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Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen se disputent la figure la figure de Jeanne d'Arc

Le chef de l'Etat, vendredi 6 janvier, puis Marine Le Pen, samedi 7 janvier, vont tous les deux honorer la mémoire de Jeanne d'Arc, à l'occasion du 600e anniversaire de sa naissance. Eva Joly s'interroge sur le recours à cette figure nationale.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jeanne d'Arc lança de Vaucouleurs, en 1429, sa croisade pour "bouter les Anglais" hors du royaume de France. (AFP - JOEL SAGET)

Le chef de l'Etat, vendredi 6 janvier, puis Marine Le Pen, samedi 7 janvier, vont tous les deux honorer la mémoire de Jeanne d'Arc, à l'occasion du 600e anniversaire de sa naissance. Eva Joly s'interroge sur le recours à cette figure nationale.

Il enchaîne les déplacements et les discours. Après un voyage à Metz (Moselle), le 1er janvier, puis à l'école navale de Lanvéoc-Poulmic (Finistère) le 3, et dans la Vienne le 4, le président de la République prend la direction des Vosges et la Meuse, vendredi 6 janvier, à l'occasion du 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc.

Il devance ainsi d'un jour la candidate frontiste, Marine Le Pen, qui a ironisé sur cette course au symbole, jeudi soir, sur le plateau de France 2.

L'électorat conservateur en ligne de mire

"Jeanne d'Arc appartient à tous les Français, ça c'est une première chose mais je vois bien que Nicolas Sarkozy court après moi", a déclaré Mme Le Pen, interrogée sur le déplacement du chef de l'Etat. "Il faut qu'il sache que j'ai des convictions plus fortes, que j'ai un cœur plus pur et que j'ai des jambes plus longues et par conséquent il va avoir beaucoup de mal, je crois, à me rattraper", a-t-elle ajouté.

Mais au-delà du tacle, que recherche réellement M. Sarkozy à travers cet hommage ?

A flatter l'électorat le plus conservateur de France, répondront ses détracteurs. A 107 jours du premier tour de l'élection présidentielle, le probable candidat, Nicolas Sarkozy, est en effet sur tous les fronts.

Mais dans ce pèlerinage de vendredi à Domrémy-la-Pucelle et Vaucouleurs, l'analyste Gaël Sliman (BVA) voit cependant une manière de s'inscrire dans la tradition de Charles de Gaulle, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac.

Un symbole ultra-nationaliste pour Eva Joly

Interrogée sur le sujet, la candidate écologiste, Eva Joly, a pris ses distances vendredi avec la figure de la "pucelle d'Orléans, et fait vibrer la corde européenne. "Je trouve bizarre d'aller chercher un symbole ultra-nationaliste", a-t-elle expliqué sur France 2 avant d'affirmer "porter l'espoir et l'idée que la place de la France est dans l'Europe avec les Allemands et avec les Anglais".

"Personnellement, je me sens plus proche des femmes héroïnes de la Résistance de la Deuxième guerre mondiale que de Jeanne d'Arc" et "si on cherche l'inspiration, qu'on la trouve auprès de ces femmes-là!", a conclu Mme Joly.

La Résistance ... un thème qui a déjà inspiré le chef de l'Etat. C'était en 2007 avec sa lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées de France.

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