Nicolas Sarkozy rassure les agriculteurs et tance les écologistes
Arrivé Porte de Versailles à 8h30 ce matin, en compagnie du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, le président de la République a visité pendant plus de deux heures le hall principal du Salon. Il a choisi d'entrer par le hall des producteurs de viande, filière touchée de plein fouet par la crise. Une façon de montrer qu'il ne redoute pas de se heurter à leur grogne.
Nicolas Sarkozy a été pressé de questions et sollicité, dès son arrivée, par des éleveurs inquiets qui arboraient des tee-shirts rouges portant l'inscription "les producteurs de viande bovine en colère".
"Il faut absolument revoir les prix à la production, sinon on va mourir", lui a dit l'un d'eux. Le chef de l'Etat a tenté de les rassurer: "On est 6 milliards d'individus sur terre, on sera bientôt 9 milliards, on aura toujours besoin de vous. Vous ne disparaîtrez pas. Vous continuerez à exister mais pas de la même manière".
Nicolas Sarkozy a cependant été interpellé au sujet des suicides d'agriculteurs, et sur la question du report des échéances de dettes. "On a pris la crise du siècle, on me critique mais enfin il fallait bien quelqu'un qui agisse", a affirmé le chef de l'Etat.
La campagne de FNE est "particulièrement déplacée"
Au cours d'une table ronde avec des agriculteurs à l'issue de la visite, le président de la République s'en est pris à la campagne menée dans quelques stations du métro parisien par l'association écologiste France Nature Environnement (FNE). Par des affiches et des slogans "chocs", FNE dénonce les OGM, la prolifération d'algues vertes et la dangerosité des pesticides pour les abeilles.
Nicolas Sarkozy a qualifié cette campagne de "particulièrement déplacée", ajoutant : "Les agriculteurs n'ont pas à être insultés (...) On n'oppose pas les Français les uns contre les autres, on essaie de les rassembler. On ne combat pas l'intolérance en étant intolérants".
"Je n'accepterai pas qu'on mette en cause nos compatriotes musulmans"
Et le chef de l'Etat a saisi cette occasion pour répondre aux critiques sur le débat que va lancer l'UMP sur l'islam:
“Je fais même la liaison entre ce que je dis sur l'islam et
nos compatriotes musulmans...Je n'accepterai pas qu'on mette en cause nos compatriotes musulmans mais en même temps je n'accepterai pas un islam qui ne correspond pas aux valeurs de la République et de la laïcité. On essaie toujours de monter les uns contre les autres.
Moi, j'essaie de rassembler.”
Bruno Genty, le président de FNE a lui très vite réagi aux critiques qui visait son organisation: “Est-il possible dans ce pays d’ouvrir le débat sur les questions agricoles sans que l’on nous reproche d’opposer les français les uns aux autres ? Il n’est pas déplacé de demander la mise en œuvre complète des engagements "agriculture" du Grenelle. Les OGM, les pesticides et les algues vertes constituent autant de risques sanitaires et environnementaux qui concernent l’ensemble de nos concitoyens.”
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