A la Fête de la violette, la Sarkozie crie au complot et défend son idole
Les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy semblent revigorer un peu plus ses supporters, convaincus qu'à droite, leur champion reste le seul à capable de l'emporter en 2017. Reportage.
Des ennuis judiciaires ? Quels ennuis ? Moins d'une semaine après la mise en examen de son champion pour corruption et trafic d'influence, la Droite forte, le plus sarkozyste des courants de l'UMP, a réuni quelque 2 500 supporters de l'ancien chef de l'Etat, samedi 5 juillet, dans le cadre verdoyant de La Ferté-Imbault, un petit village du Loir-et-Cher.
Bienvenue à la Fête de la violette, donc, le rendez-vous annuel des plus fervents supporters de Nicolas Sarkozy. Tee-shirts et autocollants à l'effigie de l'ex-président, musiques de Carla Bruni... Ici, rien n'est trop beau pour flatter l'ancien chef de l'Etat. Cette année, les organisateurs de ce grand raout champêtre proposent des chouquettes – une pâtisserie dont l'ex-président rafole –, et servent du vin dans des bouteilles sur lesquelles était inscrite une citation de l'ancien chef de l'Etat !
"Ne vous laissez pas abuser : il n'y a pas d'affaires !"
"Nous ne sommes pas des groupies !", lance malgré tout Geoffroy Didier, co-animateur de la Droite forte, au côté de son compère Guillaume Peltier. Pourtant, à la Fête de la violette, le public n'a d'yeux que pour "Nicolas", dont le nom est sans cesse scandé, avec une ferveur déroutante. Et ne venez pas parler des ennuis judiciaires de l'ancien président. "Tout le monde sait que c'est un complot de la gauche pour essayer de l'empêcher de revenir !", s'exclame Philippe, un militant "remonté contre les médias, complices de cette grande manipulation".
A la tribune, les orateurs successifs reprennent le refrain. Premier à prendre la parole, Guillaume Peltier dénonce "la justice politique de madame Taubira", et adresse son soutien à "un homme violemment persécuté : Nicolas Sarkozy". Standing ovation sous le grand chapiteau dressé au milieu du parc arboré. "Les affaires ? Comme elles sont utiles et commodes pour tenter d'empêcher son retour, embraye Brice Hortefeux, son ami de trente ans. Ne vous laissez pas abuser : il n'y a pas d'affaires. Il y a des épisodes, que le pouvoir veut faire durer, comme Les Feux de l'Amour, jusqu'en 2017. Mais toutes ces tentatives n'aboutiront à rien, parce qu'il n'y a rien."
Nicolas Sarkozy comparé à De Gaulle et Bonaparte
Près d'une bâche blanche où les militants sont invités à laisser un mot de soutien à Nicolas Sarkozy, Solange a écrit "Nicolas reviens, la France a besoin de toi". Elle se dit "persuadée" que son champion "va revenir dès septembre, pour sauver la droite et sauver la France". Pour elle, "Nicolas sera à la hauteur de De Gaulle et de Bonaparte. Vous verrez : bientôt, tous les Français voudront l'embrasser". Quelques mètres plus loin, Annie parle de Nicolas Sarkozy comme d'une "sorte de messie dont a besoin aujourd'hui notre pays pour nous sortir de la misère dans laquelle Hollande nous a plongés".
"Pas besoin de discours sinueux, de périphrases alambiquées et de pudeurs de jeune fille : l'engagement de Nicolas Sarkozy, qui était une possibilité, devient aujourd'hui une nécessité, reprend Brice Hortefeux à l'estrade. Sa motivation se renforce. Le temps de la décision approche."
"Les sondages, tout le monde sait qu'ils sont truqués !"
Complot ou pas, la route reste semée d'embûches, et pas seulement sur le plan judiciaire. Selon un sondage BVA publié samedi, une large majorité de Français – deux sur trois, précisément – ne souhaite pas le retour au pouvoir de l'ancien chef de l'Etat. "Les sondages, tout le monde sait bien qu'ils sont truqués !", balaye Thomas, un jeune militant.
"Le désir de retour existe au sein du peuple droite. Laissons Nicolas Sarkozy s'exprimer, et nous verrons bien après", élude Rachida Dati, venue clamer, elle aussi, sa volonté de voir l'ex-président revenir sur le devant de la scène.
Brice Hortefeux, lui, préfère s'attarder sur les qualités de Nicolas Sarkozy que sur les mauvais sondages. Et met en garde les ténors de la majorité : "S'ils veulent combattre Nicolas Sarkozy, parce que c'est le plus brillant, le plus déterminé, le plus courageux, alors qu'ils le combattent à la loyale. Je le dis à ceux qui cherchent à le salir, qu'ils sachent que cela renforce sa détermination. Nicolas Sarkozy est un homme qui ne renonce jamais."
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