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Nicolas Sarkozy interviewé par des rédacteurs autistes : "Il a trouvé des mots très justes"

L'ancien chef de l'Etat a répondu aux questions de la soixantaine de rédacteurs autistes qui écrivent le journal "Le Papotin". Leur rédacteur en chef nous raconte cette rencontre.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, à l'université d'été du parti à La Baule (Loire-Atlantique), le 5 septembre 2015. (STEPHANE MAHE / REUTERS)

Il y a du beau monde au sommaire du dernier numéro du Papotin, paru mercredi 4 novembre. Ce journal écrit par des autistes a interviewé des personnalités comme Anne Hidalgo, Claire Chazal ou Cédric Villani, mais surtout un ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. En mai dernier, face à la soixantaine de rédacteurs, le président des Républicains a aussi bien évoqué la politique que sa vie privée et quotidienne. Le rédacteur en chef du Papotin, Driss El Kesri, chef de service éducatif dans un hôpital de jour parisien, raconte à francetv info les coulisses de cette rencontre.

Venu sur les conseils de Marc Lavoine et de Carla Bruni

"C'est Marc Lavoine qui l'avait sollicité", explique-t-il. "Nicolas Sarkozy a répondu tout de suite, et a accepté avec énormément de facilité" de se rendre au comité de rédaction du journal, sur les conseils de son épouse, Carla Bruni, "parce qu'on l'avait elle-même rencontrée, il y a pas mal d'années". 

Inviter le patron des Républicains, c'était une demande des autistes eux-mêmes, explique Driss El Kesri. "Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils sont dans le coup. Pour eux, la fenêtre qui est ouverte non-stop, c'est la télé. Ils entendent aussi ce que dit leur famille. Et Nicolas Sarkozy est présent d'une façon extraordinaire dans les médias." 

"A la place de Marine Le Pen, je dirais 'au revoir'"

Face à ce panel d'interviewers inhabituel, l'ancien président n'a donc pas échappé aux questions politiques, de son avis sur François Hollande comme président – "Je n'en pense pas beaucoup de bien" – à ses projets pour 2017, sur lesquels il botte en touche. "Ce n’est pas le moment des présidentielles, alors que je vais avoir à affronter toutes les campagnes régionales. Mais (...), si vous me réinvitez quelque part autour de début septembre 2016, je viendrai donner une réponse", promet le patron des Républicains. "Moi, je déteste Marine Le Pen", lui confie un de ses interviewers. "Que feriez-vous à sa place ?" "Je dirais : 'Au revoir, on m'a trop vue, je m'en vais'. Parce que moi aussi je ne l'aime pas tellement", répond Nicolas Sarkozy. Et, "à la place où je suis, je la combats. Je n'en veux pas, je n'aime pas la façon dont elle se comporte et ce qu'elle dit."

"Vous avez quelque chose de plus que tous les autres : une façon d'exprimer vos sentiments sans barrière", lance le président des Républicains, qui s'est aussi prêté au jeu de questions parfois très personnelles sur sa vie quotidienne. Les autistes "veulent voir ce qu'ils partagent avec l'autre", explique Driss El Kesri. On apprendra donc que le président des Républicains fait du vélo "plus vite" que Michel Drucker. Qu'il va moins à la montagne parce qu’il y a "trop de monde sur les pistes de ski". Et que son chien persiste à uriner dans son bureau. 

Le rédacteur en chef, Driss El Kesri, a pour sa part trouvé Nicolas Sarkozy le plus touchant dans sa réponse à un jeune qui lui confiait n'avoir "jamais travaillé". Un sujet sensible, pour des autistes qu'on ne reconnaît pas souvent comme capables d'avoir un emploi. "Il a répondu que le fait que ce jeune soit là était un travail qui avait du sens. Il a trouvé des mots très justes."

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