Notre-Dame-des-Landes : "une très belle aventure militante", témoigne Marcel, paysan résistant bientôt régularisé
Marcel Thébault est l'un des quatre "agriculteurs historiques" de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes qui vont bénéficier, dès mardi, d'une "convention d'occupation précaire".
Alors que des affrontements ont repris lundi 23 avril sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, et que l'ultimatum du gouvernement pour le dépôt des dossiers de régularisation a pris fin cette nuit, une signature très symbolique doit avoir lieu mardi. Quatre "agriculteurs historiques" vont être régularisés par la préfète, via une "convention d'occupation précaire" valable jusqu'à la fin de l'année.
Ces quatre agriculteurs vivent dans le bocage depuis longtemps, mais avaient été expropriés et occupaient illégalement leurs terres depuis plusieurs années. Parmi eux : Marcel Thébault, 60 ans.
Il cultive ces terres depuis 1999
Lorsque Marcel parle de lui, il se définit comme un paysan résistant. En combinaison de travail, assis dans son jardin, il attend avec impatience la signature de sa convention. "Nous allons poursuivre l'utilisation des terres qui ont toujours été les nôtres depuis 1999, mais que nous avons cultivées comme de simples squatteurs depuis 2012."
Ce qui est incroyable c'est que, pour lutter contre ce projet, il a fallu passer par une phase où nous avons été expulsables.
Marcel Thébault, agriculteur à Notre-Dame-des-Landes
"Quand tes enfants te demandent si demain les CRS vont arriver et si le soir on va dormir sous les ponts, c'est aussi des moments difficiles qu'il faut assurer, mais c'est une très belle aventure militante et c'est incroyable qu'il ait fallu faire tout ça", poursuit l'agriculteur.
"Rassurant pour l'avenir"
Marcel espère que sa régularisation va aider les autres zadistes dont certains sont ses voisins depuis des années : "Je trouve réconfortant de côtoyer une génération qui dit : 'La société va de travers et on s'investit totalement'. En tant que vieux monsieur presque de 60 ans, je trouve ça un peu rassurant pour l'avenir. Même s'il y a plein d'erreurs dans toutes ces initiatives-là, on a absolument besoin d'expérimentations comme ça pour avoir des billes pour repenser notre monde différemment demain."
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