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Elections européennes : comment la Nupes réagit à l'initiative de Ségolène Royal pour une liste "d'union" de la gauche

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a salué samedi la proposition de l'ancienne candidate à la présidentielle, quand le Parti socialiste s'est lui montré plus sceptique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un drapeau de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), le 21 janvier 2023, à Paris. (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO / AFP)

La Nupes est toujours divisée sur les élections européennes de juin 2024. La proposition de Ségolène Royal, qui a annoncé son intention de conduire une liste de gauche aux prochaines élections européennes, a provoqué un accueil mitigé parmi les responsables et membres de l'alliance de gauche, qui ont réagi, samedi 26 août, en marge d'universités d'été organisées en ordre dispersé. "Il s'agit de lancer une dynamique d'union", a déclaré l'ancienne candidate à l'élection présidentielle en 2007 devant la presse.

Chez LFI, le soutien n'est pas unanime

Le souhait d'une liste "d'union" pour les européennes "fait écho à ce que souhaitent les électeurs de gauche", a estimé vendredi sur franceinfo Manon Aubry, eurodéputée LFI et présidente du groupe de la gauche au Parlement européen. Ségolène Royal "a plaidé en faveur d'une liste commune de toute la Nupes pour les européennes. C'est ce que nous plaidons depuis des mois", sans succès, a insisté l'eurodéputée.

Jean-Luc Mélenchon a également salué l'initiative. "Ségolène Royal fait preuve d'audace, de courage et elle sait très bien qu'elle n'aura pas que des compliments. Mais moi, je veux approuver son initiative, sa contribution à la bataille pour l'union", a déclaré le chef de file de LFI, interrogé samedi lors du journal de 13 heures de TF1.

Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, ne s'est pas opposé à l'idée d'une liste conduite par Ségolène Royal. "Pour ce qui est de la tête de liste, nous avons toujours dit que nous étions prêts à ce qu'elle ne soit pas issue de nos rangs", cite Le Parisien. Et de nuancer : "Bien sûr, il faut pour cela que cette tête de liste soit en capacité de réunir les forces de la Nupes et de porter son programme". Ségolène Royal "pourrait être la pièce manquante qui vient débloquer la situation", envisage de son côté la députée LFI de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido, sur Twitter.

Dans les rangs des "insoumis", pourtant, certains émettent des doutes. Le député Eric Coquerel s'est étranglé, toujours selon Le Parisien : "C'est un poisson d'avril ?"  

Au PS, l'hypothèse Royal ne convainc pas

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est montré prudent sur le projet de liste commune. "On verra s'il existe un désir d'avenir commun grâce à Ségolène Royal", a-t-il commenté depuis Blois (Loir-et-Cher), où les socialistes tiennent leur université d'été. Il z aussi réaffirmé prendre acte de "la décision des communistes et des écologistes de partir sous leurs propres couleurs" qui rend plus probable une liste autonome des socialistes.

Si les caciques du PS sont majoritairement favorables à une liste autonome de leur parti pour les européennes, les jeunes socialistes sont, eux, "très favorables à l'union", comme l'explique leur présidente, Emma Rafowicz. "Mais nous sommes très loyaux à notre parti", ajoute-t-elle. En outre, elle a regretté que la finaliste de la présidentielle 2007 "parle 'personne' avant projet".

Personne, en revanche, ne semble séduit par la figure de Ségolène Royal. "C'est l'éternel retour d'une femme talentueuse, mais qui n'est pas en mesure de rassembler les socialistes", a lancé conseiller régional d'Ile-de-France socialiste François Kalfon, sur France 2, samedi matin. La plupart des personnalités présentes à Blois se montrent encore plus sévères. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, assure que "ses déclarations n'engagent qu'elle", là où son collègue Arthur Delaporte parle d'un "non-événement".

EELV et les communistes prêts à partir en solo

Interrogé lors d'un point presse en marge de l'université d'été du Parti communiste (PCF) à Strasbourg sur l'annonce de Ségolène Royal, le chef de file de la formation, Fabien Roussel, a temporisé : "Ce qui compte, ce sont les idées et pas les personnes. Il faut être fidèle à ses convictions (...) On verra bien sur ce terrain des idées ce que dira" l'ancienne candidate à la présidentielle "et la force politique qui la choisira comme tête de liste".

De son côté, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot a dénoncé une "instrumentalisation du débat européen", en interrogeant : "On va faire campagne avec quelqu'un qui conteste les crimes de guerres russes ?", en référence à une sortie de Ségolène Royal en septembre, qui a fait polémique.

Le PCF et EELV ont déjà choisi leurs têtes de liste respectives. La Bordelaise Marie Toussaint a été désignée par les écologistes, tandis que Léon Deffontaines emmènera la liste du PC. Celui-ci, cité par Le Figaro, estime de son côté que LFI "trahit ses électeurs" en approuvant l'initiative de Ségolène Royal. "Je sais que c'est la mode vintage, mais bon...", a par ailleurs ironisé Cyrielle Châtelain, cheffe des députés écologistes. 

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