La Nupes est une "coalition aujourd'hui dépassée", estime Fabien Roussel, qui "demande aux dirigeants" de LFI "de clarifier leur position"
"Tant qu'il ne clarifie pas sa position, je ne vois pas comment" Jean-Luc Mélenchon "peut continuer à être un interlocuteur crédible", a affirmé vendredi 13 octobre le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, après les propos polémiques du leader de La France insoumise sur le Hamas. Pour le patron des communistes, les dirigeants de LFI doivent "clarifier leur position". "Il ne peut pas y avoir de doutes, de flou, de manquement grave quand il y a une actualité comme celle qui vient de se produire", a-t-il jugé.
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"J'attends que les dirigeants qui ont refusé de mettre les mots sur ce qui s'est passé les prononcent. C'est à eux de clarifier leur position", a-t-il martelé. "Qualifier seulement de crime de guerre ce qu'a fait le Hamas, c'est confondre le peuple palestinien avec le Hamas. Comme si le Hamas, c'était l'armée de libération de la Palestine, d'un pays en guerre contre un autre", a déclaré le député communiste.
La Nupes, une "coalition aujourd'hui dépassée"
"Je ne confonds pas le Hamas avec le peuple palestinien. Et de la même manière je ne confonds pas le peuple israélien avec le gouvernement d'extrême droite dirigé par Benyamin Nétanyahou", a-t-il ajouté. "Tant qu'ils ne l'ont pas fait, je ne vois pas de quelle manière nous pouvons continuer à travailler ensemble, car cela décrédibilise les combats que nous menons pour la paix, pour le progrès social, pour le monde du travail", a poursuivi le patron du PCF.
Les déclarations de Fabien Roussel interviennent alors que la France insoumise se retrouve isolée au sein de la Nupes à cause de ses positions jugées trop ambiguës sur la guerre entre le Hamas et Israël, et sur ses difficultés à qualifier clairement le mouvement islamiste de "terroriste", ce qui constitue "une rupture fondamentale" à ses yeux.
L'occasion pour le leader communiste d'assurer qu'il "tire la sonnette d'alarme depuis des mois" sur la question de l'avenir de l'alliance de gauche, soulignant le passif entre son parti et les Insoumis. "Cela fait des mois que je dis que nous sommes dans une impasse, que je dis que cette coalition est aujourd'hui dépassée, qu'elle doit être renouvelée", a-t-il prévenu. "J'ai subi des insultes insupportables, j'ai été traité de nazi", a-t-il ajouté, rappelant le parallèle opéré par la députée LFI Sophia Chikirou qui l'avait comparé au collaborationniste Jacques Doriot, relayé ensuite par Jean-Luc Mélenchon.
La direction du PCF se réunit ce week-end pour évoquer son avenir au sein de la Nupes, a indiqué Fabien Roussel. "C'est une discussion que nous allons avoir dans les heures qui viennent", a-t-il assuré, tout en précisant son souhait de "continuer à travailler au rassemblement sur des contenus clairs, sur un projet".
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