Opération séduction de Sarkozy en Espagne

La France et l'Espagne entretiennent une “relation sans nuages” - c'est l'Elysée qui l'affirme. Pour s'en persuader, et histoire de faire taire les rumeurs, Nicolas Sarkozy entame aujourd'hui une visite d'Etat à Madrid.

Officiellement, le président de la République française se rend sur place pour le sommet bilatéral annuel. Mais on devrait encore beaucoup parler des propos qu'on lui a prêtés, lors d'un déjeuner avec des parlementaires, où le chef du gouvernement espagnol fut paraît-il décrit comme un homme “peut-être pas très intelligent” . Il y a eu, depuis, les excuses formulées par Ségolène Royal. Pas forcément très bien reçues, d'ailleurs.

Dans un entretien donné au quotidien espagnol El Pais, hier, Nicolas Sarkozy lui-même est revenu sur les propos qu'on lui prête : “Ne comptez pas sur moi pour commenter ces rumeurs absurdes, qui ont de surcroît été démenties par les participants à cette réunion, y compris ceux issus de l'opposition”.
_ Et le président de conclure : “Avec José Luis (...) nous avons l'un pour l'autre une grande estime, une affection sincère et, je crois pouvoir le dire, une réelle amitié”.

De son côté, José Luis Zapatero lui a rendu la politesse dans un entretien donné au journal Le Monde : “J'ai une très bonne relation avec Nicolas Sarkozy et je sais
que tous les commentaires qu'il a pu faire sur moi étaient positifs”.

Ces amabilités étant dites, reste donc la visite d'Etat d'un président français en Espagne - la quatrième depuis le rétablissement de la démocratie.
_ Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy et son épouse seront longuement reçus au Palais de la Zarzuela, par le roi Juan Carlos et la reine Sophie. Avant un dîner de gala, où la presse espagnole attend Carla Bruni et l'épouse du prince héritier, l'ancienne journaliste Letizia Ortiz - un “duel de l'élégance et du glamour”, selon El Pais.

Demain, Nicolas Sarkozy doit prononcer un discours devant les Cortes, le Parlement espagnol. Avant que ne se tienne le XXIe sommet bilatéral proprement dit. Paris et Madrid doivent discuter en priorité de leur coopération économique et financière, mais aussi de la lutte contre le terrorisme et la drogue...
_ Sans oublier l'Europe : L'Espagne présidera l'UE début 2010 - Sarkozy ne devrait pas manquer de prodiguer quelques bons conseils...

Guillaume Gaven, avec agences