Injure raciste à l'Assemblée : Grégoire de Fournas parle d'une "incompréhension" et se dit "navré", dans une lettre à Carlos Martens Bilongo

Article rédigé par Clément Parrot, Louis Boy
France Télévisions
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Le député de Gironde, Grégoire de Fournas (RN) à l'Assemblée nationale le 2 novembre 2022. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Le député RN a provoqué un tollé jeudi en criant "Qu'ils retournent en Afrique !", tandis que Carlos Martens Bilongo, député LFI noir et d'origine congolaise, posait une question au gouvernement sur les migrants.

Ce qu'il faut savoir

Grégoire de Fournas s'adresse à Carlos Martens Bilongo. Le député RN, sous le feu des critiques après des propos racistes tenus en séance à l'Assemblée nationale jeudi 3 novembre, a écrit une lettre quelques heures plus tard à son collègue LFI. Il se dit "navré de l'incompréhension". "Lorsque j'ai déclaré 'qu'ils retournent en Afrique', j'ai évidemment fait référence au bateau et aux migrants que vous évoquiez", s'est justifié le député de la Gironde. "Je n'aurais jamais prononcé ni toléré une quelconque déclaration raciste ou insulte à votre égard."

"Tellement triste" d'avoir été, selon lui, "renvoyé à sa couleur de peau", Carlos Martens Bilongo a critiqué l'attitude des députés RN, qu'il accuse de "tordre les mots pour justifier l'injustifiable". "Cela aurait-il été plus acceptable" que les propos du RN soient adressés "aux réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique ?", s'est-il interrogé dans un communiqué en réponse aux justifications du parti d'extrême droite. Ce direct est maintenant terminé.

Tollé lors des questions au gouvernement. Alors qu'il posait une question au gouvernement sur l'action humanitaire de SOS Méditerranée, le député LFI Carlos Martens Bilongo (Val-d'Oise) a été interrompu après des propos racistes venus des rangs du Rassemblement national. La phrase "qu'ils retournent en Afrique" a été prononcée par le député Grégoire de Fournas. Aussitôt, les députés de l'opposition de gauche se sont indignés, provoquant une interruption de séance.

 Marine Le Pen monte au créneau. La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée a tenté de justifier jeudi sur Twitter les propos racistes du député RN. Pour elle, ce dernier parlait "des migrants transportés en bateaux par les ONG" et non du député LFI Carlos Martens Bilongo, noir et d'origine congolaise. "La polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français", a-t-elle écrit sur le réseau social.

  Une éventuelle sanction étudiée vendredi après-midi. Alors que plusieurs groupes, dont la Nupes, réclament une exclusion temporaire du député, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé après l'incident que le bureau de la chambre basse se réunirait vendredi à 14h30 "pour se prononcer sur une éventuelle sanction à l'égard" du parlementaire RN. Côté majorité, le numéro un de Renaissance, Stéphane Séjourné, a demandé "la démission sans délai" du parlementaire incriminé. "Le racisme n'a pas sa place dans notre démocratie", a affirmé pour sa part Elisabeth Borne.