La députée Stella Dupont quitte le groupe macroniste pour des désaccords de fond et dénonce "l'emprise du RN sur le gouvernement"

Claquements de porte au Palais-Bourbon. Stella Dupont, députée de l'aile gauche de la macronie, a annoncé son départ du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance), mercredi 2 octobre. L'élue invoque un désaccord avec la "ligne droitière du gouvernement" et avec "la ligne du groupe" sur la justice fiscale. Il s'agit du quatrième départ en moins d'un mois du groupe macroniste, qui comptera donc désormais 95 députés.

Dans un entretien au Parisien, la députée a justifié sa décision par un désaccord sur "la composition" de la majorité relative soutenant le gouvernement, "notamment avec des LR qui sont loin de [ses] valeurs, et compte tenu aussi des perspectives encore floues apportées par le Premier ministre" dans sa déclaration de politique générale. "Dans l’état actuel des choses, en tant que femme de centre gauche, je ne peux soutenir ce gouvernement", résume-t-elle dans un communiqué de presse. "Le groupe parlementaire auquel je suis apparentée a fait le choix de s’inscrire dans la majorité gouvernementale, ce qui n’est pas mon choix."

"Le gouvernement est composé d’individualités susceptibles de défendre des priorités éloignées, voire très éloignées, de ma vision de l’action à conduire."

Stella Dupont, députée du Maine-et-Loire

dans un communiqué de presse

Dans un message publié sur une boucle de députés macronistes, consulté par l'AFP, elle désapprouve également "l'ambiguïté" que Michel Barnier "entretient avec le RN depuis le recadrage inacceptable" d'Antoine Armand, ministre de l'Economie. Ce dernier s'était fait reprendre pour s'être dit prêt à travailler avec les forces politiques de l'"arc républicain", tout en excluant le RN de ce périmètre.

"J'ai toujours combattu ces positions des droites extrêmes"

Stella Dupont reproche à Michel Barnier de ne pas avoir fait preuve de la même sévérité envers le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, pour ses sorties sur "l'Etat de droit" qui ne serait "pas intangible, ni sacré". Un "deux poids, deux mesures", dénonce-t-elle dans son communiqué, "alors que j’ai toujours combattu ces positions des droites extrêmes".

Elle assume également "un point de désaccord" avec le groupe Ensemble pour la République sur la justice fiscale. "J'étais favorable dès 2022 à l'idée d'une taxe sur les superprofits, par exemple", a-t-elle rappelé dans Le Parisien. Stella Dupont siégera, au moins un temps, parmi les députés non inscrits, aux côtés de Sophie Errante et Sacha Houlié, autres députés issus de la macronie ayant claqué la porte sur des divergences de fond. Mais elle le fera "avec l'espoir qu'un groupe social-démocrate puisse émerger dans les prochaines semaines dans l'hémicycle". Le 9 septembre, deux autres députés macronistes, Charlotte Parmentier Lecocq et Xavier Roseren, avaient annoncé rejoindre le groupe Horizons.