Passe d'armes entre Alliot-Marie et Hortefeux
Point de départ du désaccord : le meurtre en fin de samedi dernière d'un couple de retraités modestes à Pont-Saint-Maxence, dans l'Oise dans des circonstances encore troubles.
Aussitôt, Brice Hortefeux réagit : "protéger les personnes âgées, c'est devenu pour moi une obsession" affirme le locataire de la place Beauvau samedi soir sur TF1. Conséquence : les "sanctions pénales" contre les auteurs d'agression de personnes âgées seront "aggravées" .
Une initiative qui n'a guère plu à sa collègue de la place Vendôme. Michèle Alliot-Marie n'a pas caché son désaccord, tant sur la forme que sur le fond. Le code pénal prévoit déjà que l'âge des victimes, et leur vulnérabilité, constituent des circonstances aggravantes, rappelait-elle hier sur Europe 1, et "dire que les personnes de plus de 70 ans sont toutes des personnes fragiles ne semble pas correspondre à la situation".
_ Et surtout, "les propositions en matière pénale sont faites soit par le ministre de la Justice, soit par les parlementaires". Brice Hortefeux n'a plus qu'à passer son chemin.
Dans ce bras de fer police / justice, l'UMP semble avoir choisi son camp : dans un communiqué, le parti majoritaire a salué la "réactivité" de Brice Hortefeux. La secrétaire d'Etat aux Aînés, Nora Berra, a également apporté son "soutien" au ministre de l'Intérieur.
Brice Hortefeux qui persiste et signe : ce renforcement des sanctions, "approuvé en réunion interministérielle à Matignon'', a été "proposé par le grouvernement au Parlement".
_ Un vol commis au préjudice d'une personne âgée (ainsi que des autres personnes vulnérables) devrait désormais être puni de 7 ans de prison et de 100.000 euros d'amende (et non plus 5 ans et 75.000 euros d'amende).
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