Plan pour la moralisation de la vie politique : "insuffisant" pour l'opposition
Depuis plusieurs jours, l'opposition ne lâche plus Pierre Moscovici, accusé de ne pas avoir suffisamment interrogé les autorités sur un compte de Jérôme Cahuzac. L'allusion a refait surface, encore, à propos du plan pour la moralisation de la vie politique dévoilé en fin de matinée par François Hollande.
"L'opération de diversion continue" , attaque Christian Jacobn, le président du groupe UMP à l'Assemblée. "Le président de la République n'a toujours pas pris la mesure du scandale gouvernemental, de ce qui se passe avec l'affaire Cahuzac. Concrètement, il n'y a toujours pas de réponse sur l'instrumentalisation de l'administration fiscale, qui est le sujet aujourd'hui."
Et Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, d'enchaîner. Se disant"choqué" que le chef de l'Etat n'ait "même pas eu un mot d'excuse" sur les affaires.
Quant au président de l'UMP, Jean-François Copé, il estime qu'aucune des mesures proposées par Hollande n'aurait empêché l'affaire Cahuzac "puisque tout repose sur la déclaration de patrimoine" que "nous faisons depuis des années !"
"Ca restera des mots en l'air !" pronostique Marine Le Pen. "Voyez l'incohérence de ceux qui nous gouvernent ! Ils passent leur temps à expliquer que les frontières, c'est ringard" explique la présidente du FN, et "après, ils nous demandent des contrôles aux frontières pour les aspects financiers".
A contrario, la majorité estime que les annonces vont dans le bon sens. Bien sûr... "La fraude fiscale apparaît enfin comme une réelle priorité après des années d'atermoiements et de contrefeux au plus haut sommet de l'Etat" , déclare Yann Galut, député PS, qui pilote le groupe de travail sur l'exil fiscal.
Au nom de la moralisation, la lutte contre la délinquance financière sera renforcée - avec la mise en place d'un parquet spécialisé. Pas vraiment nouveau, estiment les "spécialistes" du secteur, les juges. Sauf qu'aujourd'hui le parquet n'est pas national, mais local...
Combattre les paradis fiscaux, en obligeant les banques françaises à publier chaque année la liste de leurs filiales, dans chaque pays : ces mesures satisfont Thierry Philipponat, secrétaire général de l'organisation Finance Watch, qui combat l'évasion fiscale.
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