Pour Sarkozy, taxés à 75%, les très riches "ne vont pas rester
Le président s'est élevé avec force sur France Inter contre la proposition de François Hollande de créer une tranche à 75% d'imposition au dessus d'un million d'euros annuels, traitée de "démagogie insensée".
Au risque de conforter son image de "Président des riches" (pour citer le best-seller des Pinçon-Charlot), Nicolas Sarkozy a estimé jeudi sur France Inter qu'avec la proposition de son adversaire socialiste, François Hollande, de créer une tranche d'impôt à 75%, les très riches "n'ont aucun intérêt à rester" en France.
Un taux à 83% et non 75% , selon Nicolas Sarkozy
Le président-candidat a calculé que la proposition de M. Hollande revenait à taxer à 83%, le taux de 75% s'ajoutant aux 8% de Contribution sociale
généralisée (CSG). "A 83%, vous convenez parfaitement bien qu'il n'y a aucun intérêt à rester", a affirmé M. Sarkozy.
"C'est une proposition d'une démagogie insensée et qui va conduire les gens qui gagnent de l'argent, ce peut être un cinéaste, un acteur, un écrivain, un chef d'entreprise... à 83%, il ne va pas rester!", a déclaré le chef de l'Etat sortant, insistant davantage sur les artistes que sur les industriels dans son énumération.
France Inter, 1er mars 2012
"Y a-t-il un seul pays dans le monde où il y a une taxation à 83% ? Nous avons déjà été les seuls sur les 35 heures, on l'a payé de centaines de milliers de chômeurs en plus et d'une baisse du pouvoir d'achat pour les ouvriers", a-t-il affirmé.
"Moi je veux moins de pauvres"
"François Hollande veut moins de riches, moi je veux moins de pauvres", a également dit M. Sarkozy, reprenant une formule du ministre de l'Education, Luc Chatel.
"Où est-ce qu'on va trouver des gens pour investir en France?", s'est interrogé le président-candidat. "Qu'est ce qui restera pour le Trésor français?", a également demandé M. Sarkozy.
"Ce qui est frappant dans les propositions de François Hollande, c'est que tous les jours, on a un nouvel impôt !" s'est-il exclamé.
Le quinquennat du bouclier fiscal
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été symboliquement marquée par la création en 2007 du bouclier fiscal (supprimé en 2011) qui consistait à ne pas imposer à plus de 50% du revenu. Parmi les heureuses bénéficiaires de cette mesure, l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, qui aurait reçu 100 millions d'euros de remboursement du Trésor Public à ce titre.
Par ailleurs, la mesure de François Hollande, inspirée du président américain Roosevelt, qui créa une tranche d'imposition à 90% en 1941, ne dit rien des niches qui permettent aux plus aisés de passer entre les mailles du filet fiscal.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.