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Poutou, candidat atypique au parcours singulier

Ce n'était pas le favori. Des quatre candidats en lice mi-juin, c'est pourtant lui, Philippe Poutou, ouvrier dans l'automobile et syndicaliste CGT, qui a été choisi face aux deux porte-parole pour porter les couleurs du NPA à la présidentielle.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti  anticapitaliste (NPA) à la présidentielle (FRED DUFOUR / AFP)

Ce n'était pas le favori. Des quatre candidats en lice mi-juin, c'est pourtant lui, Philippe Poutou, ouvrier dans l'automobile et syndicaliste CGT, qui a été choisi face aux deux porte-parole pour porter les couleurs du NPA à la présidentielle.

Une désignation à laquelle il ne s'attendait pas vraiment. Elu par 53% des délégués réunis à Nanterre, le 25 juin dernier, il succède à Olivier Besancenot qui a jeté l'éponge début mai, face au "piège de la personnalisation" et après avoir représenté deux fois la LCR (ex-NPA).

Pas trop de risque de ce côté-là. Inconnu du grand public, il y a encore quelques semaines, Philippe Poutou n'est pas un habitué des plateaux télés qu'il dit même redouter. "J'ai fait une interview à la radio, c'est la galère. J'ai la crainte de ne pas avoir le bon argumentaire", explique à Libération ce fils de facteur et d'une ex-dactylo.

Faut voir. L'homme n'est pas totalement un novice. Bon orateur, il s'est fait connaître à travers le combat qu'il mène depuis des années à la CGT pour la sauvegarde des emplois au sein de son usine Ford de Blanquefort (Gironde), s'imposant même comme un interlocuteur privilégié des journalistes au sujet de l'avenir de ce site.

Mais en changeant de division, Philippe Poutou a dû changer de braquet. Il a entrepris un travail de fiches admettant qu'"Il y a plein de sujets où je ne connais pas grand chose".

D'autres obstacles l'attendent. Après le retrait du très populaire Olivier Besancenot, le NPA s'est déchiré entre pro et anti-Mélenchon. Les premiers, minoritaires, voulant dialoguer avec le candidat du Front de gauche (FG). Mais pour les autres, c'était: "niet".

"Quand je dis "on" en parlant du NPA, c'est toujours compliqué, il y a des nuances", résume aujourd'hui Philippe Poutou. Gageons que le quadragénaire saura mettre ses précédentes expériences politiques au service de ce nouveau défi.

Tête de liste NPA aux dernières régionales en Aquitaine, il a recueilli 2,52% des suffrages et 2,7% aux législatives de 2007 avec la Ligue communiste révolutionnaire (2,7%).

Il pourra aussi compter sur le soutien de ses proches. Car s'il admet que concilier son travail et sa nouvelle vie politique, "ça va être compliqué", "il n'est pas question de quitter l'usine ni les collègues".

Pour l'heure, il profite de ses vacances pour préparer le meeting de l'université d'été, prévu du dimanche 28 au mercredi 31 août. Parmi les invités annoncé: Daniel Mermet, Marie-Monique Robin, Éric Toussaint et des militants égyptiens, tunisiens...

Voir le reportage de F3 Bordeaux diffusé le 21/6/2011consacré à P. Poutou

Voir la video

Le site du NPA

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