Présidentielle : le premier tour, c'est dans 100 jours
Si les enjeux n’étaient pas aussi importants, il serait
tentant de comparer ce début de campagne électorale à une sorte de partie de
poker. Tous les joueurs ou presque sont autour de la table. Tous les joueurs
ont un jeu en main. Tous s’observent du coin de l’œil. Mais aucun des candidats
ne veut abattre sa première carte. C’est ainsi que l’UMP presse le candidat
socialiste de présenter un projet. Que les socialistes pressent le président de
la République d’annoncer sa candidature. Que le candidat du MoDem maintient le
flou sur son positionnement politique ou encore que le Front National semble
ressortir son coup de bluff préféré, celui des 500 signatures qu’il n’est pas
certain d’avoir pour le premier tour.
La partie commence à peine, mais les bookmakers ont déjà
lancé leurs paris. Et comme souvent, les mises se font en fonction des
sondages. C’est ainsi que pour l’heure, Ils sont quatre à faire la course en tête.
Il reste juste à connaître l’ordre d’arrivée possible entre François Hollande,
Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou. Le socialiste est donné autour de 27%, le candidat non déclaré Nicolas Sarkozy et
Président sortant serait à deux points derrière. Marine Le Pen et François
Bayrou se situant eux, entre 15 et 19%
d'intentions de vote, suivant les instituts de sondage.
Les "petits" candidats
Nous sommes à 100 jours du premier tour et tout le monde
imagine déjà une table finale idéale, sans penser que la campagne peut amener
son lot de surprises. Car il y a également tous les autres candidats. Ceux que certains
qualifient de "petits". Pourtant les Hervé Morin, Corinne Lepage,
Dominique de Villepin, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jean-Pierre Chevènement, Frédéric Nihous, Christine
Boutin ou encore Nicolas Dupont Aignan ont eux aussi des projets à défendre. Et en démocratie, à la veille d'un scrutin, c'est l'équité qui est de mise.
Les candidats occupent les médias et s'invectivent
Nous sommes donc à 100 jours du premier tour, et si chaque
candidat semble avoir posé sa blinde sur le tapis, aucun n’a encore
véritablement parlé du sujet de la présidentielle. Les quelques propositions
ici et là ne donnant que très furtivement une idée de la forme de la France de demain.
Alors certes, les candidats occupent les médias. Alors
certes, ils parlent et s’invectivent mais il n’est pas encore question des grands
choix de société qui attendent notre pays. Il n’est pas encore question des
valeurs qui encadreront le monde dans lequel grandiront nos enfants dans les cinq
ans à venir.
On le voit donc, si les enjeux n’étaient pas aussi
importants, il serait tentant de comparer ce début de campagne électorale à une
sorte de partie de poker. Mais en l’occurrence, il ne s’agit pas d’un jeu de cartes. Il s’agit
de choix politiques et de démocratie. Et subitement, l’on se dit
que 100 jours, c’est finalement assez court pour dessiner l’avenir d’un peuple.
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