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Primaire du PS: un engagement aux valeurs républicaines

Courante aux États-Unis, la primaire socialiste est une procĂ©dure inĂ©dite en France. Tous les Ă©lecteurs inscrits sur les listes Ă©lectorales pourront y participer Ă  condition de s'acquitter d'1 euro et de formaliser leur adhĂ©sion aux valeurs de gauche
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En tant que secrétaire national à la rénovation, Arnaud Montebourg a porté le projet d'une primaire ouverte à tous les électeurs. (Optional, TTL / citizenside.com)

Courante aux États-Unis, la primaire socialiste est une procĂ©dure inĂ©dite en France. Tous les Ă©lecteurs inscrits sur les listes Ă©lectorales pourront y participer Ă  condition de s'acquitter d'1 euro et de formaliser leur adhĂ©sion aux valeurs de gauche

C'est Ă©crit en toutes lettres sur le site du parti socialiste : "Le jour du vote aux primaires citoyennes, les votants devront, avant de prendre leurs bulletins de vote, leur enveloppe et de se rendre dans l'isoloir, signer leur engagement de reconnaissance dans les valeurs de la gauche".

Les valeurs de la gauche ? PlutÎt vues de façon large. L'engagement tel qu'il a été adopté et devra été signé par les votants stipule en effet : « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d'une société de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrÚs solidaire". Une assertion à laquelle pourrait adhérer bon nombre d'électeurs de la majorité et du centre.

"Quand vous voyez la petite phrase (...) cela ne va pas trÚs trÚs loin. Je crois qu'il y a 95% des français qui pourraient la voter", résume le politologue Gérard Grunberg.

"Le texte qu'il faut signer comme les valeurs de gauche, ce sont les valeurs de la République. Qui ne signe pas ça ?" s'interroge aussi Dominique Reynié, chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences-Po.

Pourquoi alors un tel processus ? Pour tenter de se prĂ©munir contre d'Ă©ventuelles manƓuvres de l'opposition comme on l'entend parfois?

L'argument laisse sceptique. "Sur 100 votants potentiels, vous avez 2% des sympathisants Modem et 1 Ă  2% des sympathisants UMP qui nous disent 'j'irai participer Ă  ce processus. c'est quand mĂȘme marginal", explique pourtant Brice Teinturier, Directeur GĂ©nĂ©ral DĂ©lĂ©guĂ©, Ipsos France.

Autre explication, la culture française, peu conforme à cette procédure.

"Le systĂšme des primaires a Ă©tĂ© importĂ© des Etats-Unis mais n'est pas adaptĂ© au systĂšme français", souligne le politologue Olivier Boy. "En France, on n'est pas dans un systĂšme d'engagement. Il y a moins d'un million d'adhĂ©rent aux partis politiques". D'oĂč la nĂ©cessitĂ© de crĂ©er un mĂ©canisme spĂ©cial et une phrase aussi large".

Car les socialistes jouent gros, et le savent. Du succÚs des primaires dépendra en effet la suite de la campagne. S'ils parviennent à mobiliser prÚs de 1 millions de participants, le parti socialiste aura réussi son pari en créant une dynamique.

Prochaine étape décisive, le 15 septembre, date du premier débat entre les six candidats à la primaire citoyenne du Parti Socialiste, retransmis en direct par France 2.

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