Primaire PS : quels sont les "marqueurs" de chaque candidat ?
Six candidats à la primaire PS. Quelles propositions, quelles différences sachant que cinq d'entre eux (tous sauf le radical de gauche Baylet), sont en principe engagés par le programme PS ? Passage en revue
- > François Hollande
Son engagement-phare ? "La jeunesse".
Il a promis la création de 60.000 postes d'enseignants en cinq ans. La mesure est évaluée à 2,5 milliards d'euros sur la mandature, soit 500 millions d'euros par an, l'équivalent du coût du "bouclier fiscal" créé par Nicolas Sarkozy au début du quinquennat.
Le candidat à la primaire prévoit la création d'un "contrat de génération" récompensant par des exonérations de charges les entreprises qui développent le parrainage d'un jeune salarié par un senior. Coût de la mesure: entre huit et dix milliards d'euros.
Le député et président du conseil général de Corrèze s'est finalement dit favorable à une loi prohibant le cumul des mandats, applicable à partir de 2014.
Il veut ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% aujourd'hui à 50% d'ici 2025. Il s'est par ailleurs prononcé pour une taxation exceptionnelle des groupes pétroliers, en particulier de Total .
- > Martine Aubry
Si la maire de Lille préside la France, son gouvernement sera composé à égalité d'hommes et de femmes et elle supprimera le financement public des partis qui ne respectent pas la parité. Les entreprises seront invitées à conclure des accords supprimant les écarts de rémunération sous peine de perdre aides publiques et exonérations de charges sociales.
Elle veut réduire le déficit en supprimant 50 milliards d'euros de niches fiscales "inutiles".
Conformément au programme socialiste, elle proposera aux jeunes 300.000 "emplois d'avenir", dont un tiers dès la première année de présidence, pour un coût évalué à 3,7 milliards d'euros.
Pour lutter contre les déserts médicaux, sujet abordé lors du dernier débat entre les six candidats de la primaire, elle a déclaré : "Quand on sort jeune médecin alors que les citoyens vous ont payé 10 à 12 ans d'études... on vous demande de passer 5 ou 10 ans dans des zones rurales ou dans des quartiers de nos villes où il n'y a pas de médecins."
En matière de justice, la maire de Lille promet d'amender les réformes de Nicolas Sarkozy en supprimant les "peines-plancher", la rétention de sûreté et les peines automatiques. Lors du dernier festival d'Avignon, elle a prôné une hausse de 30 à 50% du budget de la Culture.
-> Ségolène Royal
La candidate socialiste à l'Elysée de 2007 entend "remettre de l'ordre dans la Maison France à tous les étages et surtout au sommet" et "rétablir le pacte républicain".
Elle instaurera une réforme bancaire séparant les activités de dépôt et la spéculation.
Elle propose une loi interdisant les licenciements boursiers, également prévue par le Front de Gauche. Autres propositions économique : le blocage par décret du prix de l'essence et de 50 produits de première nécessité et un Grenelle des PME. Elle compte sur l'économie verte pour relancer l'emploi.
Concernant l'Education nationale, elle veut rétablir l'année de formation des enseignants (abolie sous le quinquennat Sarkozy) et les postes d'enseignants supprimés pour la rentrée 2012. Elle a rappelé lors du dernier débat télévisé, le 5 octobre, que c'est à l'Education nationale qu'avait eu lieu le plus vaste plan social, avec "100.000 suppressions d'emploi" au total.
Elle a souhaité que que "tous les enfants soient heureux d'aller à l'école" "C'est un objectif politique figurez-vous, et tous ceux qui ricanent sont ceux qui ricanaient quand j'ai réhabilité la nation, demandé les primaires..."
La présidente de Poitou-Charente prône depuis 2007 un "encadrement militaire éducatif" des jeunes délinquants, idée reprise depuis par la majorité.
Ségolène Royal entend aussi "rendre" la retraite à 60 ans "à ceux qui ont travaillé dur et depuis longtemps"
-> Arnaud Montebourg
Arnaud Montebourg est le seul des candidats qui voit associé à son nom, sous Google, un concept politique : "la démondialisation", titre de son livre à succès. Ce partisan d'une "VIe République" plus démocratique entend aussi faire de la lutte contre la corruption une priorité.
S'il est élu, il fera voter "une loi en urgence de mise sous tutelle des banques". Sous sa présidence, banques de dépôt et banques d'affaires seront dissociées, l'argent des paradis fiscaux sera rapatrié, l'évasion fiscale punie "sévèrement et pénalement".
Il bataille également pour un protectionnisme européen vis-à-vis de la Chine et des pays émergents ne respectant pas un certain nombre de normes sociales et écologiques. Principal objectif : protéger l'emploi industriel en France.
-> Manuel Valls
Manuel Valls se caractérise par un discours très axé sur les thèmes de la sécurité, la "laïcité" et du "réalisme" en économie. Il est le seul des candidats à proposer de consacrer 100% des marges budgétaires à la réduction de la dette de la France.
Il prône une hausse d'un point de la TVA dont seraient exemptés les produits de première nécessité, ce qui permettrait selon lui d'injecter 10 milliards d'euros dans le budget de l'Etat.
Il propose des "Etats généraux sur la sécurité" passant par la redéfinition des tâches des acteurs de ce domaine.
Manuel Valls est favorable à la mise en place en France de quotas migratoires "établis selon nos capacités d'accueil et organisés prioritairement" avec les pays du Maghreb et d'Afrique.
-> Jean-Michel Baylet
Le président du Parti radical de gauche (PRG) défend une Europe fédérale dotée d'un gouvernement propre et d'un budget alimenté par un impôt européen.
S'il est plutôt à droite du PS économiquement, il s'est placé à gauche sur les questions de société. Son programme prévoit la légalisation du cannabis et le droit pour les homosexuels au mariage et à l'adoption. Il a également réclamé sur l'euthanasie une loi "pour encadrer le droit de mourir dans la dignité, fondée sur le respect du principe de laïcité".
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