Olivier Faure, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol : on vous présente les candidats qui briguent la tête du Parti socialiste
Ils sont trois pour un fauteuil. Candidats au poste de premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol vont débattre sur franceinfo, vendredi 6 janvier, à 21 heures, quelques jours avant le vote des militants, les 12 et 19 janvier, sur les différentes "motions" présentées pour l'avenir du parti.
Et à l'approche du 80e congrès du PS, à Marseille, du 27 au 29 janvier, c'est la relation à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) qui constitue la principale ligne de fracture entre les trois candidats en lice. Franceinfo fait les présentations avant un scrutin décisif, prélude à un congrès "qui détermine non seulement notre propre avenir, mais aussi celui de l'ensemble de la gauche", selon Olivier Faure.
Olivier Faure, le sortant pro-Nupes
Sa motion. "Gagner !"
Son CV. Olivier Faure est assurément le candidat le plus implanté dans le parti. Directeur adjoint du cabinet de François Hollande, alors premier secrétaire, de 2000 à 2007, il est ensuite devenu député PS de Seine-et-Marne quelques semaines après l'arrivée du Corrézien à l'Elysée, en 2012. Leurs chemins se séparent en 2017, à la fin du mandat socialiste. Olivier Faure, réélu député, et président du groupe PS à l'Assemblée nationale depuis fin 2016, gravit alors les échelons en interne jusqu'à s'emparer du siège de premier secrétaire en avril 2018, poste qu'il conserve en septembre 2021 face à Hélène Geoffroy.
Ce qu'il défend. La poursuite de la Nupes. Après l'échec cuisant à l'élection présidentielle (1,75%) d'Anne Hidalgo, que la direction du PS n'a pas du tout soutenue, c'est lui qui œuvre, côté socialiste, pour faire aboutir la coalition de gauche en vue des élections législatives. Huit mois plus tard, le PS a conservé un groupe de 30 députés et Olivier Faure veut prolonger cette alliance politique dominée par La France insoumise. "La gauche ne représentant que 30 à 35% des électeurs, il faut poursuivre dans cette volonté de rassemblement pour gagner demain", écrit-il dans son texte d'orientation.
Ses soutiens. Il y a d'abord les soutiens en interne, dont une très large partie des députés socialistes. Pour conserver son fauteuil au siège du parti, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Olivier Faure peut aussi compter sur l'appui de Johanna Rolland. La maire de Nantes a annoncé samedi 31 janvier dans le Journal du dimanche qu'elle deviendrait la numéro 2 du parti s'il était réélu. Atout local, elle a aussi défendu la poursuite de la Nupes sous sa forme actuelle, une position bien accueillie par les autres partenaires de gauche impliqués dans cette alliance.
Hélène Geoffroy, la première opposante
Sa motion. "Refonder, rassembler, gouverner".
Son CV. Physicienne de profession, Hélène Geoffroy est, depuis 2014, maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) et vice-présidente de la Métropole de Lyon depuis 2020. Elle a également été députée de 2012 à 2016 et secrétaire d'Etat à la Ville en 2016 et 2017, à la fin du mandat de François Hollande. Elle s'était déjà présentée pour s'emparer de la tête du parti, sans succès, en septembre 2021.
Ce qu'elle défend. L'opposition frontale à la Nupes. Si elle était élue première secrétaire du PS, Hélène Geoffroy mettrait d'ailleurs fin à cet accord électoral qu'elle juge auprès des Echos comme une "impasse" et une "tactique désespérée" de la direction sortante. Elle souhaiterait de son côté bâtir un contrat de projet avec les écologistes et constituer "un front de classes" avec "les classes populaires, les classes moyennes" et les classes "plus favorisées qui croient en la redistribution", rapporte La Montagne.
Ses soutiens. Hélène Geoffroy est souvent perçue comme la candidate des "éléphants", en référence aux figures historiques du Parti socialiste, qui sont loin d'approuver le rapprochement avec les autres partis de gauche. Au premier rang de ces soutiens figure François Hollande, qui a assisté à l'une de ses récentes réunions publiques en Corrèze, fief de l'ancien chef de l'Etat, selon La Montagne. La Rhodanienne revendique d'ailleurs "assumer un héritage" du hollandisme. Pour créer la surprise, elle devra néanmoins élargir la base des militants et des cadres nostalgiques du quinquennat 2012-2017.
Nicolas Mayer-Rossignol, l'outsider de la "voie centrale"
Sa motion. "Refondations".
Son CV. Plus jeune président de région lorsqu'il dirigeait la Haute-Normandie de 2013 à 2015, Nicolas Mayer-Rossignol est maire de Rouen (Seine-Maritime) depuis juin 2020. Ce scientifique de formation, membre de "l'équipe de France des maires" chargée de casser l'image parisienne d'Anne Hidalgo pendant la campagne présidentielle, y occupait les fonctions de porte-parole sur les questions d'environnement.
Ce qu'il défend. Une Nupes moins centrale et un PS plus indépendant. Entre Olivier Faure et Hélène Geoffroy, Nicolas Mayer-Rossignol défend une "voie centrale" pour l'avenir du PS. "Nous défendons une ligne très claire de social-écologie moderne, entre le social-libéralisme, dans lequel la gauche et notamment le PS a pu s'abîmer par le passé, et une forme de social-populisme dans laquelle une partie de la gauche peut s'abîmer en ce moment", a-t-il expliqué au Télégramme, mettant en avant sa réticence à voir le parti à la rose se rapprocher de La France insoumise, notamment pour les élections européennes de 2026. "Nous n'avons pas du tout, du tout, les mêmes points de vue avec les Insoumis. Je ne ferai pas campagne avec des partis politiques qui refusent de mettre le drapeau européen", avait-il appuyé auprès du Figaro (article réservé aux abonnés), en novembre.
Ses soutiens. Loin de se lancer en solitaire, Nicolas Mayer-Rossignol peut compter sur l'appui de plusieurs figures du Parti socialiste, notamment des cadres locaux. Il y a par exemple Anne Hidalgo, qui s'était déclarée candidate à la présidentielle depuis Rouen, en septembre 2021. Ou encore Carole Delga, présidente de la région Occitanie, à l'écart de la Nupes mais "soucieuse de l'unité" du PS, comme elle le déclare au JDD (article réservé aux abonnés). "Il y a un vrai risque de scission" du parti et "nous sommes les seuls à pouvoir travailler avec tout le monde", vante au Point le candidat, partisan d'une forme de synthèse au sein d'une formation politique habituée aux tiraillements et aux inimitiés.
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