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Présidentielle 2022 : des doutes commencent à s'exprimer dans l'entourage d'Anne Hidalgo

Officiellement, l'équipe d'Anne Hidalgo ne s'alarme pas de sa position dans les sondages, mais au Parti socialiste et dans son entourage, quelques interrogations font leur apparition.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a annoncé le 12 septembre sa candidature à l'élection présidentielle d'avril 2022. (ST?PHANE GEUFROI / MAXPPP)

La candidature d'Anne Hidalgo a-t-elle du plomb dans l'aile ? À un peu plus de six mois du premier tour, la maire de Paris, entrée officiellement en campagne le 12 septembre, peine à décoller dans les sondages. Elle joue la rareté dans les médias nationaux, privilégiant les déplacements sur le terrain, en région, mais cette stratégie suscite des inquiétudes dans son camp. "Elle est dans la position du challenger sauf qu'elle ne veut pas prendre de risques", commente ce communiquant.

Un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, vendredi 1er octobre, la donne à 5,5% des intentions de vote au premier tour. Et il a fait redescendre l'euphorie autour de la candidate. "Un véritable coup sur la cafetière" pour un élu parisien de sa majorité. Cet eurodéputé écologiste se montre sévère : "La dynamique, quelle dynamique ?", fait-il mine de s'interroger. "C'est lisse, il n'y a rien de transgressif". Il prophétise "un chemin de croix" pour Anne Hidalgo, affirmant que les maires socialistes qui l'entourent dans cette campagne n'y sont entrés que pour éviter que le PS ne s'effondre et donc fragilise leurs mairies. Cette autre élue écologiste au conseil de Paris évoque une "campagne sans vie, loin des gens, où tout le monde est tenu à l'écart" et une candidate "un peu ringardisée" par ce que portent des écologistes comme Sandrine Rousseau.

De la perplexité en interne

Que les partis concurrents se montrent critiques, c'est le jeu, sauf que le doute commence à s'immiscer dans son propre camp. Une figure socialiste parle d'un "tam-tam qui a toujours été là". Les doutes ne datent pas d'hier au sein du PS mais ce qui est nouveau, ce sont ceux au sein de son équipe de campagne. Certains se montrent perplexes et demandent un recadrage de la stratégie. Parmi eux, selon notre source socialiste, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie ou Johanna Rolland, la maire de Nantes et directrice de campagne.

"Si on commence à s'inquiéter des sondages en septembre...", tente de dégonfler Stéphane Troussel, impliqué dans l'aventure présidentielle. Le président du département de Seine-Saint-Denis estime que le contexte actuel, avec la primaire des écologistes et le phénomène Zemmour, n'est pas favorable. "C'était prévu", confie-t-il, annonçant une présence médiatique accrue en octobre et une forte mobilisation militante à venir, avec notamment une convention d'investiture de la candidate. Si Stéphane Troussel se veut confiant, d'autres sources au PS estiment qu'il y a urgence. "Tout se jouera en novembre, si ca ne décolle pas, la question qu'elle abandonne se posera", affirme un de nos interlocuteurs.

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