Primaire de la gauche : le ralliement d'Edouard Martin à Benoît Hamon est "un épiphénomène", selon le camp Montebourg
Longtemps proche de l'ex-ministre de l'Economie, l'ancien syndicaliste de Florange a annoncé, lundi, son soutien à Benoît Hamon dans la course à la primaire de la gauche.
Son soutien est arrivé en pleine trêve des confiseurs. Figure historique du dossier Florange, l'eurodéputé PS Edouard Martin a décidé de soutenir Benoît Hamon dans le cadre de la primaire de la gauche. "Son programme me touche. Il me correspond le mieux", annonce-t-il dans Libération, lundi 26 décembre.
Une belle prise pour l'ancien ministre de l'Education. Car en 2012, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, avait défendu avec Edouard Martin, alors syndicaliste CFDT, la nationalisation partielle de l'usine ArcelorMittal de Florange. Et si Arnaud Montebourg, malgré une menace de démission, n'avait pas obtenu gain de cause auprès de François Hollande, il s'était lié d'amitié avec Edouard Martin.
Ce ralliement à Benoît Hamon, à un mois du scrutin, est un "épiphénomène", raille-t-on, aujourd'hui, dans l'entourage d'Arnaud Montebourg. Ses proches sont convaincus que ce soutien ne pèsera guère sur l'issue du scrutin.
"Pas les meilleurs amis du monde"
Pour le député socialiste d'Indre-et-Loire Laurent Baumel, proche de l'ancien ministre de l'Economie, ce soutien n'est pas vraiment une surprise. "On n'avait pas d'attente particulière le concernant, glisse-t-il, interrogé par franceinfo. La dernière prise de contact avec Edouard Martin remonte à septembre, pour la visite à Florange, le 13 octobre", ajoute un membre de l'équipe de campagne d'Arnaud Montebourg. A l'époque, l'eurodéputé n'aurait d'ailleurs pas pris la peine de répondre à l'invitation. "Ce ne sont pas les meilleurs amis du monde", assure encore ce proche de l'ancien ministre de l'Economie, qui précise "qu'aucune proposition n'a été faite" pour attirer l'ex-syndicaliste dans leur giron.
Pour Laurent Baumel, le ralliement d'Edouard Martin à Benoît Hamon est d'ailleurs un choix "cohérent", en particulier sur les questions liées à l'Europe, plutôt qu'une quelconque trahison. Un épisode "à mettre en balance avec des ralliements inverses". Comme celui de la sénatrice parisienne Marie-Noëlle Lienemann.
"On ne fait pas un concours de comité de soutien !"
Ancien lieutenant de la sénatrice PS, et désormais porte-parole de l'écurie Montebourg, Jérôme Guedj estime, lui aussi, que le cas Edouard Martin "n'est pas un sujet". "On ne fait pas un concours de comités de soutien !", lance-t-il, interrogé par franceinfo. Avant d'ajouter que le silence des poids lourds du parti le gêne bien davantage.
J'attends avec impatience le positionnement de Martine Aubry ou de Christiane Taubira !
Jérôme Guedjà franceinfo
Des annonces sont-elles justement à attendre dans les prochains jours ? Au sein de l'équipe de campagne de Montebourg, si l'on reconnaît quelques échanges de part et d'autre, "cela fait belle lurette que l'on a arrêté de courir derrière les recrutements". A moins d'un mois du premier tour du scrutin, l'heure est plutôt à la préparation des débats télévisés. Premier rendez-vous le 12 janvier, avant deux autres débats, prévus les 15 et 19 janvier.
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