Primaire de la gauche : Manuel Valls s'incline au second tour face à Benoît Hamon
L'ancien Premier ministre n'a obtenu que 41,35% des voix, dimanche soir, face à Benoît Hamon (58,65%), sur 60% des bureaux de vote dépouillés.
Il n'y aura pas eu de surprise ni de sursaut. Manuel Valls ne sera pas le candidat du PS et de ses alliés à l'élection présidentielle. Dimanche 29 janvier, l'ex-Premier ministre a obtenu à 20h40, sur 60% des bureaux de vote dépouillés, 41,35% des suffrages lors du second tour de la primaire de la gauche. Un résultat insuffisant pour battre son adversaire Benoît Hamon, qui s'est adjugé 58,65% des voix, et remporte l'élection. Comme pour la primaire de la droite, le favori n'a donc pas été en mesure de l'emporter. Une grosse déception pour Manuel Valls, qui, en démissionnant le 5 décembre du gouvernement, assurait être certain de l'emporter.
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Quel score a-t-il obtenu ?
41,35%. C'est donc le score obtenu par Manuel Valls au second tour de la primaire de la gauche, à 20h40, sur 60% des bureaux de vote dépouillés. L'ex-Premier ministre ne pouvait en effet espérer mieux en terminant deuxième du premier tour avec 31,5% des voix contre 36% pour Benoît Hamon.
Manuel Valls n'aura donc pas réussi à renverser la tendance et créer la surprise. A l'instar d'Alain Juppé, le favori de la primaire, devenu l'outsider dans l'entre-deux-tours, a échoué à faire de sa formule "rien n'est écrit et tout est possible" une réalité.
Pourquoi a-t-il perdu ?
L'arithmétique était contre lui. L'ex-Premier ministre, distancé par Hamon au soir du premier tour, n'avait obtenu que le soutien des "petits" candidats, la radicale de gauche Sylvia Pinel et l'écologiste Jean-Luc Bennahmias (3% à eux deux) et indirectement celui de l'autre écologiste, François de Rugy (3,8%), qui avait "exclu de voter Hamon".
Vincent Peillon (6,8%) était resté neutre et Manuel Valls n'a pas pu compter non plus sur le soutien de François Hollande, qui n'a pas voté dimanche. A l'inverse, Benoît Hamon avait engrangé le renfort du troisième homme Arnaud Montebourg (17,5%) et celui de Martine Aubry.
Outre l'implacable mécanique des chiffres, Manuel Valls a été emporté par la dynamique Hamon et par les erreurs de sa propre campagne. Le candidat a ainsi été accusé de plusieurs revirements, notamment sur le 49.3, qu'il a promis d'abroger, alors que les électeurs de gauche n'ont pas digéré son utilisation à plusieurs reprises pendant le quinquennat, notamment pour faire passer la loi Travail. Il paie aussi la candidature surprise de Vincent Peillon, soutenu par une partie du PS qui ne voulait pas d'un Valls candidat. Enfin, les images de l'ex-Premier ministre enfariné à Strasbourg le 22 décembre, puis giflé en Bretagne le 17 janvier, n'ont fait que l'enfoncer un peu plus.
Ce qui l'attend maintenant
"Je ne pourrai pas défendre son programme, mais je serai loyal parce qu'il y a des règles pour la primaire, je m'effacerai." Voilà ce qu'a dit Manuel Valls vendredi. Pas question donc de faire campagne pour Benoît Hamon. Mais pas question non plus de remettre en cause la victoire de son rival. S'il est impossible de savoir ce que fera Manuel Valls à moyen terme, ses troupes, elles, pourraient basculer du côté d'un certain Emmanuel Macron. Cette option n'est pas encore la plus partagée, mais certains députés "réformateurs" envisagent d'exercer un droit de retrait, pour ne pas participer à la campagne de Benoît Hamon. Une réunion de l'aile droite du PS est prévue mardi.
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