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PS : les raisons du "droit de retrait" des réformateurs face à la victoire de Benoît Hamon

La fronde a changé de camp au sein de la majorité parlementaire, depuis la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche. Réunis mardi, des réformateurs du PS disent tout haut qu'il ne veulent pas "se renier". 

Article rédigé par Julien Langlet, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le député PS de Paris, Christophe Caresche, a invoqué le "droit de retrait" de la campagne présidentielle, estimant que les conditions de soutien à Benoît Hamon, ne sont pas réunies.    (CITIZENSIDE/YANN KORBI / CITIZENSIDE)

Plusieurs députés socialistes se sont réunis mardi 31 janvier afin de parler du "droit de retrait" de la campagne présidentielle de Benoît Hamon, invoqué dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde daté d'aujourd'hui. La fronde a changé de camp au sein de la majorité parlementaire, et la réponse du porte-parole du vainqueur de la primaire de la gauche ne risque pas de les faire changer d'avis. 

Une campagne présidentielle "sans nous"

Ne dites surtout pas à ces députés réformateurs qu’ils sont en train de capter l'étiquette frondeuse de Benoît Hamon. "Nous ne voulons pas être les frondeurs de Monsieur Hamon", martèle Gilles Savary. Le député PS de Gironde ne remet en cause le résultat de la primaire de la gauche, mais il en tire les conséquences. "Il a été élu légitiment, il fera sa campagne simplement sans nous" lâche Gilles Savary. 
Plusieurs projets du vainqueur de la primaire de la gauche sont dans le collimateur de ces élus, le revenu universel, le 49-3 citoyen et l’abrogation de la loi Travail. C’est trop pour les 25 députés socialistes qui ont signé le texte et dont fait partie Christophe Caresche. Le député vallsiste de Paris évoque l'existence d'"un malaise". "Il y a des députés qui ont du mal à rentrer dans une démarche dans laquelle on leur demande de se renier", déclare-t-il.

Le camp attaqué montre le chemin vers Macron 

Que peut faire Benoît Hamon pour revenir en grâce auprès des réformateurs socialistes ? "Il faut qu'il change un peu de stature. Ce n'est plus un responsable politique minoritaire au sein du Parti socialiste", analyse Christophe Caresche, signataire du texte sur le "droit de retrait". La réponse de Régis Juanico, député PS de la Loire et porte-parole de Benoît Hamon est déterminée : "Si j'avais dû exercer un droit de retrait à chaque fois que j'étais minoritaire, je n'aurais pas fait beaucoup de politique depuis 30 ans". Et il leur demande "un peu de cohérence". 

Les nouveaux députés frondeurs du PS, version post-primaire, attendent un signe de Benoît Hamon et des inflexions, lors de son investiture dimanche. La douche risque d’être froide, ils peuvent déjà préparer leur valise pour rejoindre Emmanuel Macron, candidat hors primaire, prévient en résumé Régis Juanico. Le porte-parole de Benoît Hamon "ne trouve pas incohérent, qu'à un moment ou à un autre, ils estiment qu'Emmanuel Macron représente mieux cette sensibilité politique là". Et Régis Juanico d'asséner : "Il est sûr que Benoît Hamon ne sera pas le candidat du social-libéralisme dans cette campagne." 

PS : les raisons du "droit de retrait" des réformateurs face à la victoire de Benoît Hamon - Reportage de Julien Langlet pour Franceinfo

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