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PSA : le rapport Sartorius juge la restructuration inévitable mais critique la stratégie de Peugeot

Deux mois après l'annonce d'un vaste plan social de 8.000 suppressions de postes, Arnaud Montebourg présente aujourd'hui aux syndicats et aux élus locaux le rapport sur l'état de santé du constructeur automobile. Rédigé par un des experts de Bercy, Emmanuel Sartorius, il juge la restructuration inévitable mais critique la stratégie du groupe. En visite à Rennes, François Hollande a assuré aux salariés que les pouvoirs publics "feront tout" pour "réduire l'ampleur des suppressions de postes".
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

Emmanuel Sartorius est lucide. Son
rapport annoncé aux partenaires sociaux cet été
, n'élude pas la question de la restructuration du groupe PSA. "La
nécessité, dans son principe, d'un plan de réorganisation des activités industrielles
et de réduction des effectifs n'est malheureusement pas contestable"
, juge
le document dévoilé mardi.

En revanche, le rapport n'est pas
tendre à l'égard de la stratégie de PSA. Il "regrette"
un manque de "réflexion d'ensemble" sur l'avenir des sites et critique
des choix rapides et un manque de dialogue. Emmanuel Sartorius cite en exemple
la gestion de la fermeture du site de Madrid évacuée "un peu rapidement"  par les responsables de PSA :
"L'histoire aurait probablement pu être écrite de façon différente si la
direction de PSA avait entamé en amont un dialogue transparent avec les
partenaires sociaux et les pouvoirs publics"
, regrette-t-il.

Sur un objectif de 4 millions de véhicules
par an en 2000, PSA n'en a jamais sorti plus de 3,6 millions

Plus douloureux pour les dirigeants du groupe automobile, l'expert pointe les erreurs
stratégiques du constructeur. Selon lui son outil de production était "surdimensionné"
du fait d'objectifs de fabrication trop ambitieux durant la décennie 2000. Pire, Sartorius n'hésite pas à juger que PSA a raté pendant cette période le virage de la mondialisation, en privilégiant
rachat d'actions et distribution de dividendes aux actionnaires et en tardant à
s'internationaliser, à l'inverse de ses deux grands concurrents européens,
l'Allemand Volkswagen et le Français Renault.

"PSA
doit d'urgence redresser sa situation" (Emmanuel Sartorius)

Après une rentrée dans l'angoisse pour de nombreux salariés du groupe, l'expert met la pression
à la direction : désormais, "toutes les pistes doivent être explorées,
dans le cadre d'un dialogue social exemplaire"
pour limiter les réductions
d'emploi "strictement à ce qui est nécessaire au redressement du groupe" ,
plaide-t-il. Et de rappeler les engagements pris par PSA  comme pour le
site de Rennes
. Dans le cas de cette usine de Rennes, où PSA prévoit de supprimer
1.400 postes, l'expert juge que le constructeur doit tenir sa promesse de
confier au site la production d'un nouveau véhicule et garantir son avenir, indépendamment
des discussions en cours dans le cadre de l'alliance avec General Motors.

De son côté le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé aux syndicats de PSA "une négociation tripartite (Etat, syndicats, direction) pour rediscuter du plan social" , qui prévoit 8.000 suppressions de postes.

 

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