Cet article date de plus de douze ans.

Quand la violence ou l'imprévu s'invitent dans les campagnes éléctorales

La fusillade de Toulouse n'est pas le premier événement à venir percuter une campagne électorale. Rappel des principaux faits qui ont pu marquer le déroulement des campagnes électorales depuis 1988.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Arrivée à Paris des otages du Liban, Carton, Fontaine et Kauffmann (PASCAL GEORGE / AFP)

La fusillade de Toulouse n'est pas le premier événement à venir percuter une campagne électorale. Rappel des principaux faits qui ont pu marquer le déroulement des campagnes électorales depuis 1988.

De la libération des otages du Liban entre les deux tours de la présidentielle de 1988 à la fusillade de Toulouse, en passant par le massacre de la grotte d'Ouvéa, retour sur les évènements qui ont marqué les dernières campagnes électorales.

Campagne de 1988
- Le 4 mai, à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle, Jacques Chirac alors Premier ministre de cohabitation, annonce la libération des trois derniers otages français au Liban. Les trois otages Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine, libérés la veille à Beyrouth après trois ans de captivité, arrivent à l'aéroport de Villacoublay où ils sont accueillis par Jacques Chirac et Charles Pasqua.

- Le 5 mai, un assaut militaire est déclenché contre la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie où étaient retenus depuis le 22 avril, 27 otages par des indépendantistes kanaks. Dix-neuf militants kanaks et deux militaires sont tués. François Mitterrand, qui a donné son feu vert comme chef des armées, déplore le "bilan douloureux" de l'opération, Jacques Chirac adresse ses "chaleureuses félicitations" à l'armée.

Campagne de 2002

- Le 27 mars, peu après une heure du matin, à un mois du premier tour de l'élection présidentielle, alors que le conseil municipal de Nanterre (Hauts-de-Seine) achève sa séance, Richard Durn, 33 ans, se lève parmi le public et tire méthodiquement avec un pistolet mitrailleur, tuant huit élus et blessant 22 personnes. L'homme, en échec social, avoue tout la nuit même aux policiers avant de se suicider en milieu de matinée en se jetant du 4e étage du quai des Orfèvres.

Le président Jacques Chirac attribue une part de responsabilité au gouvernement de Lionel Jospin dans une montée supposée de la violence et l'insécurité.

- Le 18 avril, à trois jours du premier tour, les chaînes de télévision filment le visage tuméfié et les pleurs d'un septuagénaire d'Orléans, Paul Voise, après une agression et l'incendie de sa maison. Un jeune homme est mis en examen, un non-lieu sera prononcé en février 2005.

Ces images appuient les discours sur l'insécurité tenus par le candidat Chirac contre le candidat Jospin, dans le cadre de la fin de la cohabitation entre les deux hommes.

Campagne 2007
- Le 27 mars, la gare est le théâtre d'une émeute déclenchée après le contrôle d'un voyageur. L'impact médiatique de cet évènement à moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle française de 2007 a relancé le thème de l'insécurité dans la campagne.

Campagne 2012
- Le 19 mars, les deux principaux candidats, le président sortant Nicolas Sarkozy et François Hollande, suspendent leur campagne, une première sous la Ve République selon des spécialistes de droit constitutionnel, après une fusillade devant une école juive de Toulouse qui fait quatre morts dont trois enfants.

A l'étranger
Espagne : le 11 mars 2004, trois jours avant les législatives espagnoles, exactement deux années et demie après les attentats du 11 septembre 2001, près de 200 personnes ont péri et 1.400 ont été blessées, dans une série d'attentats dans des trains de banlieue se rendant vers la capitale espagnole, Madrid, et notamment la gare d'Atocha.

La droite au pouvoir tenta de faire croire qu'il s'agissait d'un attentat de l'ETA (nationalistes basques) alors que cela se révéla très rapidement être un attentat islamiste lié à la présence espagnole en Afghanistan. Donnée vainqueur, la droite perdit les élections, notamment pour avoir tenté de cacher la réalité des auteurs de l'attentat.

Suède : le 10 septembre 2003 la ministre suédoise des affaires étrangères, Anna Lindh, est poignardée à quatre jours du référendum d'adhésion à l'Euro. Sociale-démocrate, elle était partisane du oui. L'émotion provoquée par ce meurtre ne semble pas avoir joué sur le vote puisque le non l'emporta.

Pays-Bas : le 6 mai 2002, neuf jours avant les élections générales, l'extrémiste Pim Fortuyn fut assassiné. Son parti obtint 17% des sièges au parlement, sans doute porté par l'émotion provoquée par le meurtre.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.