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Qui sont les anti-Hollande du "Jour de colère" ?

Des anti-mariage pour tous aux fans de Dieudonné, des mouvements aux revendications diverses battent le pavé parisien dimanche.

Article rédigé par Vincent Matalon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un manifestant anti-Hollande à Paris, le 26 janvier 2014. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Nous avons tous au moins une raison d’être en colère contre ce gouvernement". Sur leur site internet, les organisateurs du "Jour de colère" annoncent la couleur : fédérer tous les opposants à François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Plusieurs milliers d'entre eux ont défilé, dimanche 26 janvier à Paris, selon des journalistes de l'AFP.

Que ces Français "en colère" protestent contre les hausses d'impôts, la réforme pénale ou encore les rythmes scolaires importe peu. Pour les organisateurs de ce mouvement né sur internet, qui souhaitent rester anonymes, seule compte la "coagulation de toutes les colères" contre le gouvernement. Francetv info fait le tour de ces groupes qui, s'ils ont souvent peu de choses en commun, ont choisi de défiler ensemble.

Des anti-mariage pour tous

Dans le cortège, on retrouve d'abord certains opposants au mariage pour tous, qui n'ont pas digéré la promulgation de la loi contre laquelle ils ont défilé au printemps 2013. Parmi eux se trouvent pêle-mèle les catholiques traditionnalistes de Civitas, le Collectif pour l'enfant de l'égérie du Printemps Français Béatrice Bourges, les Gavroches, qui souhaitent "combattre les théories du genre", ou encore les Enfants des Terreaux, rassemblement lyonnais qui milite pour "le mariage productif". Une vingtaine de Homen, équivalent du mouvement féministe des Femen, ont défilé torse nu.

En revanche, l'Avenir pour tous, la nouvelle organisation de Frigide Barjot, égérie de ce combat contre le mariage pour tous, a appelé à "ne pas manifester leur colère ce dimanche" avec des "groupuscules" qui se placent sur "le terrain de l'opposition politique".

Une partie de l'extrême droite

Parmi les huit banderoles proposées par le site du mouvement, l'une indique "Identité, souveraineté : halte à la trahison". C'est derrière elle que les associations identitaires comme Nationalité-Citoyenneté-Identité, qui souhaite "redonner un vrai sens à la 'nationalité française'", ou Reconquête, qui entend lutter contre les "élites" qui "obligent le peuple français à renoncer à son identité pour lui imposer le multiculturalisme", se sont réunies.

Des représentants de groupes dissous par le gouvernement après la mort de Clément Méric sont également du cortège. Sur Twitter, l'ancien président de l'Œuvre française Yvan Bennedetti et le fondateur des Jeunesses nationalistes Alexandre Gabriac ont tout deux annoncé leur participation.

Des fans de Dieudonné

Echaudé par son bras de fer perdu face à Manuel Valls, Dieudonné a lui aussi appelé sur Facebook ses fans à défiler. "Ne vous fiez pas aux rumeurs comme quoi la manif serait anti islam, c'est faux !", indique le message.

 

Ce soutien incommode une partie des participants. "Ceux qui veulent appeler à manifester font ce qu’ils veulent, on est en démocratie", indique Béatrice Bourges sur BFMTV.com. "Mais il ne figure pas parmi les associations partenaires, et ce n’est pas souhaitable qu’il le soit. Autant ne pas jeter d’huile sur le feu".

Des opposants à l'écotaxe et aux hausses d'impôts

Pour la porte-parole du Printemps Français, l'opposition à la pression fiscale servira de "thème fédérateur" aux manifestants. Malheureusement pour elle, le collectif breton "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des Bonnets rouges, a tenu à préciser mercredi qu'il ne s'associait pas au "Jour de colère". Quelques associations se revendiquant de la même lutte ont en revanche annoncé leur participation.

Des anti-Hollande de tout poil

Reste des associations dont l'opposition au chef de l'Etat est la seule raison d'être. Les collectifs Hollande Dégage, Hollande m'a tué ou encore Stop-Hollande, qui réclament la "destitution" du président de la République, ont tous annoncé leur participation, dimanche.

Figure de ces "antis", David van Hemelryck devait être de la partie. Le fondateur du Hollande-demission.fr, qui s'était illustré lors des cérémonies du 11-Novembre en huant son meilleur ennemi lors de son passage sur les Champs-Elysées, a même publié sur son site un "Guide pour le résistant du 26 janvier". 

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