Référendum : Mayotte va-t-elle devenir un DOM ?
Mayotte deviendrait ainsi le 101ème département français et le cinquième DOM, 50 ans après ses premières demandes, ancrant définitivement l'île de l'Océan indien à la France. Le scrutin est vu d'un très mauvais œil par le gouvernement de l'Union des Comores, soutenu par l'Union africaine, car la transformation de Mayotte en département mettrait fin à toute possibilité de retour dans son giron de la quatrième île de l'archipel comorien.
Les 71.122 électeurs répondront à la question: "Approuvez-vous la transformation de Mayotte en collectivité unique, appelée département, régie par l'article 73 de la Constitution, exerçant les compétences dévolues aux départements et régions ?" . A la différence des autres DOM (Guadeloupe, Martinique, Réunion et Guyane), Mayotte ne serait pas à la fois département et région. Il y aurait une assemblée unique, avec un nombre de conseillers généraux augmenté lors du renouvellement en 2011, à l'issue duquel Mayotte deviendrait un département. Ce modèle d'assemblée unique pourrait servir dans les autres DOM.
Il faudra toutefois 20 à 25 ans pour que l'île bénéficie des mêmes prestations sociales que la métropole. L'alignement se fera progressivement, mais pour la population, certains changements seront visibles rapidement. Ainsi, l'âge légal minimum des femmes pour se marier sera relevé de 15 à 18 ans, souligne le ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités locales dans un document intitulé "Pacte pour la départementalisation de Mayotte'', adressé récemment aux foyers mahorais.
Ce processus de départementalisation a été enclenché il y a neuf ans. A la suite de l'accord sur l'avenir de Mayotte, conclu le 27 janvier 2000 entre le gouvernement et les élus de Mayotte, puis approuvé par la population mahoraise le 2 juillet 2000, plusieurs lois, intervenues en 2001, 2003 et 2007 ont ainsi engagé une évolution de la collectivité vers le statut départemental.
Si la départementalisation semble présenter plus d'avantages que d'inconvénients pour les Mahorais, notamment le droit de bénéficier de revenus minimums, il ne règlera pas le problème des clandestins qui, au contraire, devraient de plus en plus essayer de rejoindre cette île, dans l'espoir, peut-être illusoire, de bénéficier d'une vie meilleure. En 2008, plus de 13.000 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits dans leurs pays d'origine dans des conditions dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme.
Caroline Caldier, avec agences
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