Régionales Grand Est : Jean-Pierre Masseret maintient sa liste de gauche
Jean-Pierre Masseret a donc franchi son Rubicon. Il rompt avec le Parti socialiste dont il ne pourra pas arborer les couleurs pour le second tour des élections régionales en Alsace Lorraine Champagne-Ardennes. Arrivé en troisième position au premier tour, il a annoncé ce mardi qu'il maintenait sa liste en dépit de consigne de la rue de Solférino, siège parisien du PS, relayée par Manuel Valls.
Les candidats socialistes étaient priés de se retirer quand le total des voix de gauche au premier tour était inférieur à celui des voix de droite, dans l'esprit du front républicain contre le FN. Les listes PS du Nord de la France et celles de Paca se sont exécutées. Malgré la victoire d'étape du FN Florian Philippot dans le Grand Est (36%), suivi du candidat LR Philippe Richert (26%), Jean-Pierre Masseret décide de continuer, malgré un score médiocre de 16% et des réserves de voix ténues.
"Nous n'avons pas subi les diktats "
Jean-Pierre Masseret s'était engagé à ne pas le faire si la moitié de ses colistiers se désistaient. Mais seuls 71 sur 189 l'ont fait. Il a donc estimé que les conditions pour poursuivre étaient réunies. "Nous sommes présents, nous sommes debout, nous n'avons pas subi les diktats, nous ne sommes pas couchés, nous sommes capables de réfléchir par nous-mêmes, et de faire les choix qui sont les nôtres ", lance Jean-Pierre Masseret. A 71 ans, il reste une figure dans l'Est. Militant socialiste depuis 36 ans, il a été conseiller général de Montigny-les-Metz en 1979, sénateur de Moselle en 1983, maire d'Hayange en 1995 qu'il a perdu l'an dernier face au Front national, déjà.
Double pari
L'élection régionale a donc pour lui un goût de revanche. Une dimension qui n'est sans doute pas étrangère à sa décision de se maintenir. Mais Jean-Pierre Masseret explique aussi qu'il le fait pour que les électeurs de gauche aient le choix : "Nous participons au respect des électeurs ", dit-il. Il lorgne aussi du côté des abstentionnistes, faisant le double pari que nombre d'entre eux se rendront aux urnes dimanche et qu'ils choisiront un bulletin de gauche.
Camouflet pour le PS
Pour le Parti socialiste et l'exécutif, il s'agit d'un camouflet. Le PS ne perd son argument de vertu républicaine, qu'il opposait au refus de la droite de se désister en cas de troisième position. L'état-major du parti n'abandonne donc pas et demande à Jean-Pierre Masseret de faire preuve de "responsabilité " et de se "retirer " de la campagne et lui a retiré l'investiture socialiste.
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