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Retraite à 60 ans : Ayrault souhaite un décret "dans les trois semaines"

Le Premier ministre veut rétablir au plus vite le droit de partir dès 60 ans à taux plein pour les salariés ayant commencé à travailler jeune et ayant cotisé quarante-et-un ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Marc Ayrault sur RTL, le 23 mai 2012. (FTVI / CAPTURE D'ECRAN)

Le Premier ministre veut aller vite sur le dossier clé des retraites. "Je souhaite [que] dans les trois semaines, l'engagement qui a été pris par le président de la République, François Hollande, de corriger et de supprimer une injustice" soit respecté, a déclaré Jean-Marc Ayrault, mercredi 23 mai sur RTL.

Préparé par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, un décret doit rétablir le droit de partir à la retraite à 60 ans à taux plein pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans, s'ils ont cotisé quarante-et-un ans. Initialement attendu pour début juillet, il pourrait finalement arriver dès la mi-juin.

Retraite à 60 ans: décret dans "trois semaines", espère Ayrault (Francetv info)

Au total, 150 000 personnes par an seraient concernées, pour un coût annuel de 1 milliard d'euros, soit 5 milliards d'ici à 2017, selon le gouvernement. Ce dernier veut financer la mesure par une hausse de 0,1 point par an des cotisations vieillesse patronales et salariales. 

Un décret dénoncé par l'UMP et Medef 

A droite, plusieurs voix critiquent vivement le projet du gouvernement. Le président de l'Assemblée nationale sortante, Bernard Accoyer (UMP), a remis en cause le choix même d'un décret, qu'il ne juge "pas admissible" pour réformer les retraites, lui préférant une loi. Il a par ailleurs annoncé qu'il allait demander à rencontrer François Hollande et Jean-Marc Ayrault pour les interpeller sur ce décret, estimant que le Parlement est "bafoué" par cette procédure assimilée à un "coup de force".

Du côté du patronat, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a alerté quant à elle sur "l'impact financier" du projet. Pour l'organisation patronale, le coût pour le régime général serait "d'au minimum 5 milliards par an à partir de 2017", auxquels s'ajouteraient "2 milliards d'euros par an à partir de 2017" pour les régimes complémentaires Agirc et Arrco, gérés par le patronat et les syndicats.

Un sommet social avant le 14 juillet

Jean-Marc Ayrault a expliqué qu'il recevrait, le 29 mai, chaque organisation syndicale et patronale séparément avec les trois ministres Michel Sapin, Marylise Lebranchu et Marisol Touraine.

"Avec l'ensemble de ces organisations, il y aura une conférence de la méthode que je présiderai et qui définira comment nous allons nous y prendre pour préparer la grande conférence sociale qui aura lieu avant le 14 juillet" sur l'emploi, les salaires, les conditions de travail et les autres sujets liés aux retraites, a précisé Jean-Marc Ayrault.

La prise en compte des périodes non travaillées au cœur du débat

Sur le dossier des retraites, une autre question sera abordée par la suite : il s'agira de décider si les périodes de chômage, de congés maladie et de congés maternité seront prises en compte, alors que François Hollande a toujours parlé d'annuités "cotisées", donc travaillées. Marisol Touraine a précisé que "les congés maternité seront évidemment comptabilisés dans cette période-là, de même que les périodes de service militaire" et "les périodes de maladie, dans certaines limites".

Les syndicats poussent pour élargir le périmètre. "Nous voulons ouvrir la porte au maximum pour qu'il n'y ait pas de phénomène discriminatoire, notamment pour les femmes ayant arrêté de travailler pour élever leurs enfants", a expliqué Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO chargé des retraites.

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