Roms : pour Baudis, le gouvernement n'applique pas les règles
Le gouvernement ne respecte pas la loi vis-à-vis des roms. C'est en tout cas ce que pense Dominique Baudis, le Défenseur des droits. Après la polémique suscitée par Manuel Valls à propos des Roms -ils ont "vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie"-, le défenseur des droits a déclaré vendredi matin que le gouvernement n'appliquait pas correctement la circulaire encadrant le démantèlement des camps de roms.
Dominiqué Baudis a dénoncé, dans un contexte qu'il a qualifié de difficile, "l'irrationnalité des arguments, des comportements et des prises de position ". Mais, a-t-il ajouté, "on ne peut pas réduire à un problème national ce qui est un défi adressé à tout notre continent ".
"Trop souvent les évacuations se produisent sans décision de justice préalable" (Dominique Baudis)
La circulaire du 26 août 2012 prévoit un "diagnostic social " des populations en amont des évaluations et un accompagnement en aval. "Cette circulaire interministérielle d'août 2012 n'est pas appliquée dans tous les cas, loin s'en faut ", a estimé Dominique Baudis en ouverture d'un colloque sur le sujet à l'Assemblée nationale.
Sur France Info , le défenseur des droits a réaffirmé qu'il ne demandait "pas autre chose que l'application de toute la circulaire ". Il dit avoir été saisi de 4.000 cas de personnes dont les droits ont été ignorés au moment des démantèlements des camps en un an.
"Quand le bilan (général
et personnalisé) n'est pas réalisé, le
démantèlement se passe mal" (Dominique Baudis sur France Info)
Un constat que le défenseur des droits avait déjà fait en juillet dernier. Il avait envoyé ses recommandations au gouvernement. "Hélas, à ce jour, nous n'avons toujours pas de réponse " de Matignon, a-t-il regretté.
Pour Ayrault, il y a tout dans la circulaire
Côté Matignon, le Premier ministre a tenté de calmer la polémique jeudi en affichant la circulaire comme "la politique du gouvernement ". Pour lui, "il y a tout dedans, y compris la fermeté, y compris le respect du droit mais aussi tout le travail d'intégration, tout le travail d'accompagnement social ".
Mais au sein de son propre camp et dans le gouvernement, le discours de Manuel Valls ne passe pas. Cécile Duflot, la ministre du Logement a lancé une violente charge à l'encontre du ministère de l'Intérieur hier. Elle a affirmé que Manuel Valls était allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain ".
Actuellement, selon la délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), il y a 400 campements informels en France. Ils abritent environ 17.000 personnes.
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