Sarkozy accepte la démission du gouvernement
Le Premier ministre avait été reçu ce matin. Puis une seconde fois cet après-midi. France Fillon est alors sorti de l'Élysée vers 19h30, raccompagné sur le perron par Nicolas Sarkozy, qui l'a salué ostensiblement d'une longue poignée de main. C'est peu après qu'est tombé le communiqué, que l'on n'attendait que lundi. Il explique qu'"en application
de l'article 8 de la Constitution, François Fillon a présenté au président de la
République la démission du gouvernement ". Et que celui-ci a accepté "cette démission et a ainsi mis fin
aux fonctions de François Fillon".
Il s'agit là de la première étape du remaniement gouvernemental qui était prévu depuis cinq mois. L'Élysée fait savoir cependant qu'il ne procèdera pas ce soir à la nomination d'un nouveau Premier ministre.
PERPLEXITÉ
Selon une source proche de l'Élysée interrogée par France Info, François Fillon devrait être renommé à son poste. Mais la formulation du communiqué a laissé perplexe beaucoup d'analystes. Dans les usages constitutionnels, quand le chef de l'État
veut confier au Premier ministre sortant le soin de former un
nouveau gouvernement, il le renomme juste après sa démission, ce
qui n'est pas le cas cette fois-ci, et qui laisse les partisans de Jean-Louis Borloo espérer encore que leur poulain succède à François Fillon à Matignon.
Pourquoi, en tous cas, cette précipitation ? Pourquoi cette annonce un samedi soir, ce qui est une première sous la Vème République ? Serait-ce la déclaration anticipée et lourde de sens de Alain Juppé, au micro de France Info cet après-midi, qui laissait entendre par avance qu'il allait entrer au gouvernement ?
_ Pour le député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit, cette gestion du remaniement, c'est "du sadisme". Le président du
groupe socialiste à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault parle lui "d'indécence".
Cécile Quéguiner, avec agences
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