Ségolène Royal rappelée à l'ordre par la Haute autorité des primaires et deux ex-ministres PS
La Haute autorité des primaires a fermement rappelé à l'ordre Ségolène Royal après des propos sur ses principaux rivaux. Jack Lang parle d'un "faux pas" tandis que Pierre Moscovici a appelé "au respect entre les candidats".
Les déclarations de Ségolène Royal publiées jeudi par Le Figaro, visant deux de ses opposants à l'investiture socialiste, créent des remous au PS. En déclarant que le "point faible" de François Hollande est "l'inaction" et que Martine Aubry manque d'"expérience électorale", la présidente de la Région Poitou-Charentes s'est attirée les foudres de la Haute autorité des primaires (HAP) et de certains responsables du parti.
Dans une "recommandation", la HAP a rappelé "les prescriptions de la charte éthique" des "primaires" qui "prohibe tout dénigrement de la personne des candidats". "Ceci doit aussi s'entendre comme s'appliquant à tout propos péjoratif sur les parcours politiques des uns et des autres", a-t-elle précisé.
"Je conjure Ségolène Royal de mettre son talent au seul service de notre combat commun, en faveur d'un changement de majorité et de société en mai prochain", écrit Jack Lang dans un communiqué. "Toute polémique entre socialistes sert la droite (...) Notre bien le plus précieux, c'est l'unité du PS", ajoute le député du Pas-de-Calais.
Notant que "jusqu'à présent, Ségolène Royal avait mené une campagne sérieuse et dirigeait ses flèches contre le seul gouvernement sortant", Jack Lang regrette "ce faux pas (qui) ne peut en aucune manière grandir son auteur, ni la campagne des primaires".
Ne pas "donner des atouts à la droite"
Même rappel à l'ordre chez Pierre Moscovici: "Ce ne sont pas de tels propos qui feront avancer la campagne des primaires. Je suis, comme François Hollande, favorable à une campagne du respect, respect de tous les candidats aux primaires, respect entre tous les candidats aux primaires", a déclaré le député du Doubs.
Des attaques et des appels au calme qui interviennent une semaine avant premier débat opposant les six candidats à la primaire socialiste, diffusé le 15 septembre prochain en direct sur France 2.
"L'objectif c'est de battre Nicolas Sarkozy" en 2012 et il faut donc "éviter toute forme d'attaque qui, demain, donne des atouts au candidat de la droite contre le candidat socialiste", a-t-il ajouté.
Coordonateur de la campagne de François Hollande, Pierre Moscovici a précisé à une semaine du premier débat des primaires: "Nous ne répondrons pas à ces attaques, en aucune façon, ni maintenant ni dans les débats ultérieurs. Faisons attention parce que ce n'est pas tel ou tel candidat que ça abîme, ce sont les primaires aujourd'hui et demain peut-être le candidat ou la candidate socialiste."
Hollande joue l'apaisement
Cible des attaques de son ex-compagne, le député de Corrèze a choisi lui de jouer l'apaisement. "J'essaie de dire toujours du bien de mes concurrentes ou concurrents" et "je ne me laisse détourner par aucune phrase, par aucun événement", a déclaré le candidat en campagne à Liévin (Pas-de-Calais). "Il faut que nous soyons respectueux les uns des autres et conscients que nous devons nous rassembler et ne rien faire qui puisse altérer de la moindre façon les chances de celui ou de celle qui sera choisi", a-t-il ajouté.
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