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Sénatoriales : le Front national en embuscade

Fort de ses bons résultats aux municipales et aux européennes, le FN espère faire rentrer un ou deux élus à la Haute assemblée. Dans le Var et les Bouches-du-Rhône, l'hypothèse paraît plausible.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le Front national à l'assaut du Sénat ? © MaxPPP)

"La logique républicaine serait que le parti arrivé en tête aux élections européennes soit représenté dans toutes les assemblées de France" , estimait, mi-septembre, la présidente du Front national, Marine Le Pen. Au fur et à mesure que le temps est passé, le parti s'est emparé du dossier. Il n'en parlait pratiquement pas, puis le maire de Fréjus, David Rachline, s'est mis à évoquer des élections "capitales ", pour "créer à nouveau la surprise" avec un ou deux élus FN.

L'hypothèse n'est pas totalement farfelue : pour séduire les élus locaux, qui vont élire les sénateurs, le FN a fait campagne sur des thèmes qui les concernent comme la casse du service public et la désertification rurale. Le FN en est persuadé, le message porte, même si aucun élu de droite n'affiche son soutien, "de peur des représailles" .

Var et Bouches-du-Rhône en ligne de mire

Bref, au-delà de la guerre psychologique, il y a la bataille des chiffres. Dans le Var, "nous avons 215 grands électeurs et conseillers municipaux FN, et 315 à 320 (grands électeurs) nous sont acquis pour avoir un siège" , sur les quatre à pourvoir, estime un responsable FN. D'autant que la gauche se présente divisée, avec une liste PS et une liste écologiste.

Dans les Bouches-du-Rhône, le FN Stéphane Ravier, qui a gagné la plus importante mairie de secteur de Marseille, conduit l'une des huit listes en lice, pour élire huit sénateurs. Il considère avoir 310 voix d'acquises, sur les quelque 400 qu'il lui faudra pour avoir un siège. S'il est connu à Marseille, il ne l'est que peu dans le département. Du coup, il l'a sillonné ces dernières semaines, il assure qu'il a visité "50 communes sur 119" , et que les maires lui ont réservé un accueil "républicain" : "on sent un vrai soutien dans leur poignée de main, leur regard, leur sourire" . Et puis, il y a la problématique locale : l'instauration de la métropole Aix-Marseille, qui doit être mise en place en 2016, mais qui provoque la colère d'une centaine de maires. Une colère sur laquelle le FN surfe...

Reste qu'avec un voire deux sénateurs frontistes, le FN n'aura qu'un pouvoir de nuisance très limité. N'empêche... "Ici c'est une noble maison. Si on voit arriver un sénateur FN, ça va être shocking" , prédit un pilier de l'UMP.

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