Si Nicolas Sarkozy est battu à l’élection présidentielle, il quittera la vie politique
En cas de défaite à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy "s'inclinera" et se retirera de la vie politique, a-t-il affirmé jeudi 8 mars. Du respect pour le peuple français, selon Guillaume Peltier. Un aveu de faiblesse pour le Modem.
Ce n'est pas un scoop. Seulement la première fois que Nicolas Sarkozy l'exprime cathodiquement aussi clairement. "Si les Français devaient ne pas me faire confiance, est-ce que vous croyez vraiment que je devrais continuer dans la vie politique ? La réponse est non", a déclaré le président-candidat jeudi 8 mars sur RMC/BFMTV.
Le chef de l'Etat, qui lors d'une visite en Guyane en janvier avait confié qu'il changerait "complètement de vie" et qu'on n'entendrait plus parler de lui s'il était battu, a développé son sentiment : "C'est très simple, je dis aux Français : je me battrai de toutes mes forces pour avoir votre confiance, pour vous protéger, pour vous conduire, pour faire la France forte, mais si tel n'est pas votre choix, je m'inclinerai". "J'aurai fait une très belle vie politique", conclut-il.
Nicolas Sarkozy, "logique avec lui-même"
Déclaration tactique ou aveu d'impuissance, la sortie du candidat UMP a étonné à 45 jours du premier tour d'une élection qui s'annonce très difficile pour lui, même s'il a précisé qu'il ne se plaçait "pas dans cette perspective".
Un élément de langage repris aussitôt par ses proches. "Il est logique avec lui-même, il est logique avec le respect qu'il a pour le peuple français", a estimé Guillaume Peltier, le "M. sondage" de l'état-major de campagne de Nicolas Sarkozy.
"Nicolas Sarkozy ne se place pas dans l'optique de la défaite, c'est clair, et je suis prête à répondre à toutes les questions sur ce qu'il ferait non pas en cas de défaite, mais en cas de victoire", a déclaré la porte-parole du candidat de l'UMP actuellement critiquée, Nathalie Kosciusko-Morizet, interrogée sur BFMTV.
"Pas très confiant"
Son rival et également candidat à la présidence, Dominique de Villepin, a pris la défense de son ancien ministre de l'Intérieur, l'estimant "sincère". "Oui, je le crois, parce que la politique est rude et que nombre d'hommes politiques sont amenés à beaucoup sacrifier à la politique", a développé l'ancien Premier ministre.
Toujours est-il que cette sortie alimente diverses interprétations, alors que de nombreux élus de la majorité s'inquiètent de la stratégie adoptée par Nicolas Sarkozy et redoutent tant sa défaite que la leur lors des élections législatives.
Le vice-président du MoDem de François Bayrou, Jean-Luc Benhamias, y a vu, lui, le signe d'un Nicolas Sarkozy "pas très confiant", jugeant qu'"il en tire peut-être lui-même les conséquences et les conclusions en disant que, s'il est battu, ce qui semble être le cas aujourd'hui, il arrête".
François Hollande a de son côté été plus mesuré face à cette annonce. En visite en Seine-Saint-Denis, le candidat socialiste a dit "comprendre" que Nicolas Sarkozy "puisse se poser la question", ajoutant: "Mais franchement, c'est, si je puis dire, sa liberté et celle des français d'en décider".
Lionel Jospin : "J'assume pleinement"
En 2002, éliminé au premier tour de l'élection présidentielle et devancé par Jean-Marie Le Pen ainsi que Jacques Chirac, Lionel Jospin avait tiré les conséquences de cette désillusion. "J'assume pleinement la responsabilité de cet échec", avait dit le candidat du PS. "J'en tire les conclusions en me retirant de la vie politique après la fin de l'élection présidentielle."
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