Trois ans après son entrée au Panthéon, une exposition revient sur la vie et les combats de Simone Veil
L'exposition "Nous vous aimons Madame", présentée à l'Hôtel de Ville de Paris, retrace la vie de l'ancienne ministre de Valéry Giscard d'Estaing, devenue une figure des droits des femmes.
Avant d'être Simone Veil, elle fut Simone Jacob. C'est par son enfance heureuse à Nice que s'ouvre l'exposition. De nombreuses photos issues des albums personnels des fils de Simone Veil témoignent de cette période. Elles font partie des quelques 500 documents réunis pour l'exposition, comme cette vidéo dans laquelle Simone Veil et sa sœur Denise échangent devant la caméra de David Teboul. "J'ai voulu qu'elles dialoguent sur leur enfance à partir d'images de leur album de famille, raconte le réalisateur. Le dispositif, j'ai souhaité qu'il s'arrête la veille de la déportation. C'est un film où les deux soeurs se parlent de leur jeunesse, à Nice, de leur enfance, de leurs parents, de tous ces souvenirs avant les camps."
Madeleine, l'autre sœur de Simone Veil, sa chef chez les scouts, notait en 1942 dans son carnet de scoutisme, le caractère déjà bien trempé de Simone. "'Esprit déjà formé aimerait discuter de choses sérieuses, pas très bon caractère, sensible, rouspéteuse'.. Et elle ajoute 'Bon cœur ?'", raconte Olivier Rozenberg, l'un des commissaires de l'exposition. Donc là on peut avoir le sentiment qu'on est face à une personnalité qui n'est pas tout à fait commune et ce qui est assez ironique, c'est que ces caractéristiques auraient pu être dites par des observateurs de la vie politique des années 70-80."
La traque, puis la déportation vers Auschwitz
L'exposition s'arrête évidemment sur les années noires, celles de la traque et de la déportation. Parmi les documents présentés, la liste du convoi qui transporte Simone Veil, sa mère et sa sœur vers le camp d'Auschwitz en avril 1944. Après-guerre, ce sont sa vie professionnelle et ses combats qui servent de fil conducteur. Son premier métier fut celui de magistrate. "Elle a été magistrate pendant 20 ans et ce fut une militante de la cause des prisonniers, poursuit Olivier Rozenberg.
"On le montre à travers différents documents qui mettent en avant son combat pied à pied pour la dignité des prisonniers. Dix ans après Auschwitz, elle est dans les prisons françaises qu'elle inspecte et qu'elle humanise."
Olivier Rozenberg, commissaire de l'expositionà franceinfo
En 1959, à l'issue d'une mission d'inspection dans les prisons algériennes, elle demande ainsi le transfèrement de prisonnières en métropole. Quinze ans plus tard, la voici ministre de la Santé, défendant notamment à l'Assemblée nationale la loi sur l'interruption volontaire de grossesse : "Elles sont 300 000 chaque année, ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et le drame." D'autres combats seront les siens : l'Europe et la mémoire de la Shoah, engagement de toute une vie.
L'exposition "Nous vous aimons Madame" est à voir à la mairie de Paris jusqu'au 21 août.
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