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Sondages : la fin de l’état de grâce pour Sarkozy ?

A cinq semaines des municipales, Nicolas Sarkozy est confronté à une baisse généralisée dans les sondages. Une détérioration de son image, signe selon les instituts d’une perte de confiance des Français sur la question du pouvoir d’achat…
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Le dernier sondage en date, publié hier, confirme la spirale descendante du chef de l’Etat : 55% d’opinions défavorables contre 48% un mois avant. Dans le même temps, sa cote de confiance est passée de 49% à 41% selon la Sofres.

Nicolas Sarkozy est passé dans le rouge à la mi-janvier : 52% de mécontents (contre 37% un mois avant) selon CSA… 52% (contre 47%) selon l’Ifop… 48% (contre 45%) selon BVA… et 51% (contre 48%) selon Opinion Way. Plus un seul institut ne donne désormais une cote de confiance positive.

En moyenne sur un mois, le président perd 5 à 7 points de satisfaits. Plus de 10 points sur deux mois. Car le décrochage s’est produit dès la fin novembre, principalement en raison du "mécontentement extrêmement puissant ressenti par les Français sur le pouvoir d’achat", analyse Brice Teinturier de la Sofres. Selon lui, la difficulté du président Sarkozy à répondre à cette attente "a directement atteint ce qui a structuré son image : l’action et les résultats". Les Français ont le sentiment "d’avoir été dupés", ajoute l’analyste.

Carla, les vacances bling-bling et Kadhafi

Pour Jean-Daniel Lévy, de l’institut CSA, "c’est seulement à partir du moment où Nicolas Sarkozy donne le sentiment qu’il se détache de l’action au service des Français, ce pour quoi il a été élu, pour mettre en avant son bonheur personnel qu’il commence à être jugé négativement sur le pouvoir d’achat. Avant, il était jugé sur le dynamisme, après il l’est sur la réalité".

"Je pense qu'il paie cher ses vacances. Certes, elles ne lui ont pas coûté, mais politiquement elles lui coûtent", ironise de son côté François Hollande, le numéro 1 du Parti socialiste.

Et puis, avant ce dernier épisode "people" en date, il y a eu la rocambolesque semaine parisienne de Kadhafi et sa délégation de 400 personnes. "Facteur aggravant, donnant le sentiment que le président était moins près des préoccupations des Français", ajoute Brice Teinturier (Sofres).

Pour remonter à court terme, le président n’a donc pas d’autre solution que d’envoyer un signal fort sur le pouvoir d’achat. D’autant que se profile le premier tour des élections municipales. Si les sondeurs restent prudents, soulignant que le scrutin est avant tout local, "on commence à entrer dans une phase où l’impopularité de l’exécutif peut produire une nationalisation du vote", prévient le spécialiste de la Sofres.

Gilles Halais avec agences

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