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Taxe carbone : Fillon a parlé un peu vite

Dans {Le Figaro Magazine} à paraître demain, François Fillon fixe le montant de la taxe carbone par tonne de CO2 émise à 14 euros. "Rien n’est décidé", contredit l’Elysée. Nicolas Sarkozy reprend le dossier en main et rendra ses arbitrages dans les prochains jours…
Article rédigé par franceinfo
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Pas encore publiée, elle crée déjà la polémique au plus haut sommet de l’Etat.
_ Dans une interview à paraître demain dans les colonnes du Figaro Magazine, le Premier ministre fixe le montant de la taxe carbone par tonne de CO2 émise à 14 euros.

Ire de l’Elysée, où la chef de file des Verts Cécile Duflot était reçue hier par Nicolas Sarkozy, en compagnie du député européen Europe Ecologie Jean-Paul Besset et de Nicolas Hulot, le rédacteur du pacte écologique signé par tous les candidats à la présidentielle de 2007. Le président "nous a assuré que les arbitrages n'étaient pas rendus ni sur le montant, ni sur les modalités des compensations", a assuré la secrétaire nationale des Verts. "Ce qui veut dire très concrètement que l'interview du Premier ministre dans le 'Figaro magazine' (...) n'est pas parole d'évangile, a poursuivi Jean-Paul Besset, ajoutant : Nicolas Sarkozy "nous a dit qu’il ne l’avait pas lue".

Embarras au ministère de l’Ecologie, où Jean-Louis Borloo a été questionné pour savoir si les déclarations de François Fillon était fausses : "Non, le Premier ministre, bien sûr que non", s’est contenté de répondre M. Borloo.

Déclarations hâtives ? Maladresse dans le choix des mots ?
_ Une chose est sûre, sur cette taxe carbone rejetée par les deux-tiers des Français, toutes tendances politiques confondues, Nicolas Sarkozy a décidé de reprendre les choses en main, et d"assumer", a-t-il promis lors de son déplacement dans l’Orne.

Objectif, maintenir le principe d’une taxe sur les émissions polluantes. Mais faire passer un double message auprès de l’opinion et des élus, vent debout : ce n’est pas un impôt de plus, mais un impôt nouveau. Nuance donc, il s’agit en effet d’un glissement de la fiscalité : asseoir la fiscalité sur la pollution et non sur le travail. "Si c’est pas la France qui montre l’exemple, personne ne le fera", lançait hier Nicolas Sarkozy dans l’Orne. Une première réunion interministérielle est prévue aujourd’hui à l’Elysée.

Gilles Halais, avec agences

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