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Télé : Sarkozy pour un "équilibre" public-privé

Le chef de l'Etat a donné son point de vue sur la remise du rapport de la commission Copé, concernant l'avenir de la télévision publique. Pour compenser la prochaine suppression de la publicité à France Télévisions, il a comme attendu mis sur la table la taxe des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d'accès à internet.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Philippe Wojazer)

Comme prévu, les principales propositions de la commission Copé "pour la nouvelle télévision publique" ont été reprises par le président de la République. Mais ce dernier, qui a plus ou moins piloté le dossier de l'extérieur, a choisi d'aller plus loin dans certaines annonces.

Ainsi de la date de suppression de la publicité sur les écrans du groupe France Télévisions. Alors qu'un début en septembre 2009 était préconisé, Nicolas Sarkozy s'est lui prononcé pour un arrêt de la publicité dès janvier 2009 à partir de 20 heures. La disparition totale des réclames ne devrait intervenir qu'en 2012.

Sur la très attendue question de la compensation, le chef de l'Etat a évoqué les pistes déjà balisées par la commission.
_ Ainsi, une taxe de 0,9% sur le chiffre d'affaire des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d'accès à internet sera créée, en complément de la redevance. Ce qui devrait susciter le mécontentement de ces derniers, puisque la première idée d'une taxe à 0,5% les avait déjà fait bondir.

"Les opérateurs de téléphone fixe et mobile et les fournisseurs d'accès internet seront mis à contribution pour une part de leur chiffre d'affaires de l'ordre de 0,9%, et les recettes publicitaires de toutes les chaînes feront également l'objet d'un prélèvement nouveau de l'ordre de 3% pour un rendement global de l'ordre de 80 millions d'euros" a-t-il déclaré.

Pour un service public "d'excellence"

La "polémique", les "critiques" et "inquiétudes" ont d'ailleurs été maintes fois évoquées par le Président, qui a également très souvent cité le patron de France Télévisions, Patrick de Carolis, avec qui les relations s'étaient considérablement compliquées ces derniers mois.
_ Mais, souhaitant balayer des agacements qu'il estime par ailleurs "compréhensibles", Nicolas Sarkozy a redit qu'il souhaitait "un équilibre entre public et privé" et un service public "d'excellence". Pour lui, le public est "faible" quand le privé l'est aussi, et vice-versa, et seul un secteur privé "fort" permet un service public de même ampleur.

Par ailleurs, il a souhaité que le président de France Télévisions soit à l'avenir "nommé par l'exécutif après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle". Une manière de rendre transparente une nomination politique qui n'était, jusque-là, qu'officieuse.

Premier responsable politique à réagir, François Sauvadet pour le Nouveau Centre estime que "la réforme ne doit pas se faire sur le dos des ménages, au moment où le gouvernement entame une campagne de publicité pour expliquer qu'il s'occupe du pouvoir d'achat des Français".

Matteu Maestracci

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