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"Trop-perçus" de Pôle emploi : les associations n'ont pas obtenu de moratoire

Les associations de chômeurs sont ressorties furieuses d'une réunion au ministère du Travail vendredi, un mois après l'immolation d'un Nantais devant Pôle emploi. Elles réclamaient des mesures d'urgence, dont un moratoire sur les allocations indûment versées aux chômeurs, mais n'ont rien obtenu.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

"Mépris ", "dialogue de sourds ", "peanut ". Les trois organisations de chômeurs (AC!, Apeis et MNCP) conviées au ministère du Travail vendredi matin en sont ressorties particulièrement remontées. Il faut que cette rencontre avait été organisée après l'immolation d'un demandeur d'emploi à Nantes en février et que ces associations comptaient sur l'émotion pour faire valoir "la détresse d'un grand nombre de chômeurs " et réclamer sept mesures d'urgence.

Des "trop-perçus" de 550 € par cas

Parmi ces mesures, un moratoire sur les "trop-perçus ", ce que Pôle emploi surnomme les "indus ". Ces allocations versées par erreur ont été évaluées en janvier à environ 300 millions d'euros, ce qui représenterait 550 euros en moyenne par cas.

Le chômeur désespéré de Nantes notamment s'était vu réclamer le remboursement d'un de ces "trop-perçus". Un problème jugé "central " pour les associations. Pourtant, pas de moratoire en vue. Pôle emploi s'est contenté de promettre davantage de souplesse : "Notre objectif, c'est de personnaliser au maximum et de proposer au demandeur d'emploi, en fonction de sa situation financière, un étalement du remboursement sur plusieurs mois ", affirme Jean Bassères, le directeur de Pôle emploi. 

Même déception autour des autres mesures d'urgence réclamées par les trois associations. Mesures telles qu'une réforme des règles régissant les radiations ou le déclenchement automatique des aides de solidarité, comme le RSA ou l'ASS, quand le chômeur arrive en fin de droits. Aucune de ces revendications n'a abouti. Tout juste le gouvernement a-t-il "rappelé l'ensemble des mesures de justice sociale et d'urgence adoptées dès juillet 2012 ". 

"Il y a 67% des chômeurs qui ne sont plus indemnisés par l'Assedic. Et pourtant, on a un gouvernement de gauche !" (Apeis)

Insuffisant, pour Malika Zediri de l'Apeis : "C'est pas à la hauteur des enjeux. Il y a des gens qui crèvent, qu'en peuvent plus, qui vont dans les Pôle emploi chercher du secours. Et rien , vocifère-t-elle. Il y a 67% des chômeurs aujourd'hui qui ne sont plus indemnisés par l'Assedic. Et on a un gouvernement de gauche ! "

> Réécouter "Dans la vie, il y en a qui cumulent les mandats, et il y en a qui cumulent les emmerdes" (Association de chômeurs)

Depuis le 13 février, date de l'immolation mortelle à Nantes, Pôle emploi a été confronté à plusieurs tentatives de suicide. Et selon les syndicats, les agents recevraient de nombreuses menaces par téléphone. 

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