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UMP : Copé et Fillon jouent au jeu des ressemblances

Les deux prétendants à la présidence de l'UMP se retrouvaient jeudi à l'occasion de la clôture des Journées parlementaires du parti. En pleine polémique après la dénonciation par Jean-François Copé d'un "racisme anti-blanc" dans son Manifeste pour une droite décomplexée et même si la campagne ne connaît aucune trêve, les deux rivaux ont multiplié les marques de courtoisie. Et ont montré des points communs pour rassurer les militants.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (PHOTOPQR/VOIX DU NORD Maxppp)

Deux hommes, un siège et 264.000 adhérents. Des militants de
plus en plus inquiets. Jean-François Copé, dans son Manifeste pour une droite
décomplexée
, dénonce un "racisme anti-blanc" et se positionne à
droite toute. Nuée de critiques, y compris à l'intérieur du parti d'opposition.
François Fillon prend de la hauteur et envoie des piques à son rival dans une
interview au site Atlantico.

Inquiétude des conséquences de la guerre Copé/Fillon

La guerre Copé/Fillon inquiète à l'UMP. Les militants craignent les conséquences d'une campagne interne trop violente. Inquiétude de certains ténors du parti aussi, comme Bernard Accoyer, député UMP, ancien
président de l'Assemblée nationale. "Avez-vous
entendu d'autres conversations que celles tournant autour de cet enjeu ?"
, déplore-t-il.

Dans un tweet, il se dit "préoccupé"  par l'impact de
la rivalité entre Jean-François Copé et François Fillon sur la vie de l'UMP.

De même, un proche d'Alain Juppé, Benoist
Apparu, ancien ministre du Logement, le répète à tout va : "Je
redoute une guéguerre qui va durer quatre ans"
, explique-t-il, se projetant au
primaires de 2016. Il ajoute : "Et
je ne suis pas convaincu que ce soit particulièrement malin pour notre parti
politique
."

Sauver les apparences

Il fallait donc absolument rectifier le tir. Montrer un
visage uni, jouer aux points communs. Dans leur premier
meeting commun depuis la campagne présidentielle, en clôture des journées
parlementaires du parti à Marcq-en-Baroeul, les deux hommes ont :

multiplié les marques de
courtoisies dans leurs discours : "Jean-François a raison" ,
lance l'un. "Comme François l'a expliqué" , lui répond l'autre. parlé des militants avec les mêmes termes : "Les militants qui ont
tellement donné"
, pour Fillon. "Des combattants exceptionnels" ,
pour Copé. appelé au même homme. François Fillon : "Je me suis engagé en politique car j'ai fait une rencontre avec un hom me :
le général De Gaulle"
. Le même De Gaulle érigé en modèle pour Copé : "Le général De Gaulle, vous croyez qu'il ne prenait pas de risques ?" ,
demande-t-il.

Mais malgré cette unité de façade, la campagne n'est jamais loin.

Match nul, pour le moment

Malgré ce jeu des ressemblances, la course continue. Une
enquête du journal Le Monde révèle aujourd'hui que François Fillon a une
longueur d'avance sur son rival. 149 députés et sénateurs soutiendraient l'ancien
locataire de Matignon, contre 98 à Copé.

Mais jeudi, les "Fillon président !" n'ont
pas couvert les "Copé président !" . Entre celui qui veut
incarner une droite décomplexée et ratisser à droite et son rival qui se montre
plus modéré, se posant en grand rassembleur, des centristes aux les gaullistes
sociaux en passant par les humanistes, rien n'est joué.

Il reste un peu moins de deux mois de campagne. Entre thèmes
clivants et jeu des ressemblances pour rassurer, les deux hommes politiques
marchent sur un fil. 

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