L'UMP adopte une stratégie de rigueur pour redresser la barre
Plombée par une dette record de 74,5 millions d'euros, le parti annonce une série de mesures pour assainir les comptes et tenter d'améliorer son image.
Pas de petites économies à l'UMP. Le secrétaire général Luc Chatel a annoncé une série de mesures pour enrayer l'endettement record du parti, 74,5 millions d'euros rapporte le Parisien mardi 2 septembre. Objectif : aller "même au-delà des solutions préconisées" par Advolis, le cabinet ayant réalisé l'audit du parti en juillet. La tâche s'annonce toutefois ardue, tant le premier parti d'opposition rencontre de difficultés.
Quels sont les problèmes rencontrés par le parti ?
En plus d'une dette record, l'UMP doit faire face à une désorganisation totale. "Le parti est dans un état lamentable", a affirmé la journaliste Caroline Roux sur Europe 1, le 28 août, citant un cadre de l'UMP. Le service juridique serait géré par une stagiaire, alors "qu'on ne sait pas ce que [fait]" la moitié des employés de la permanence.
L'image du parti s'est si détériorée, après les scandales politiques et financiers de ces derniers mois, que les adhérents renvoient régulièrement leurs cartes au siège, assure Europe 1. Les appels aux dons auraient aussi été interrompus : car à trop souvent solliciter les généreux donateurs de l'UMP, certains au sein du parti ont peur de les "braquer".
Comment l'UMP compte-t-il faire des économies ?
Luc Chatel compte notamment renégocier tous les contrats de prestataires de l'UMP, depuis les factures de téléphone jusqu'à l'entretien du bâtiment du parti, rapporte le Parisien. Le bureau politique souhaite aussi "améliorer la productivité" des salariés permanents au siège de l'UMP. Le nombre d'employés à temps plein, qui ne seront plus remplacés automatiquement, est déjà passé de 100 à 80 personnes depuis le début de l'année.
Autre mesure symbolique : "Les salaires seront écrêtés en fonction du temps consacré par les collaborateurs à travailler pour leur mandat électif", explique un membre du bureau politique de l'UMP au Parisien. Selon le quotidien, la mesure affecterait "moins d'une dizaine de personnes au sein du parti".
Combien vont rapporter ces mesures ?
Au total, ces mesures portées par Luc Chatel devraient permettre jusqu'à 2,7 millions d'euros d'économies supplémentaires chaque année, dès 2015. "Luc Chatel est dans une logique de reprise d'une entreprise en difficulté, en mettant à profit son expérience du privé", a expliqué son entourage au Parisien, rappelant son passé de DRH chez l'Oréal. L'UMP a jusqu'en 2017 pour rembourser ses créanciers.
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