Rentrée politique : ce qu'il faut retenir des universités d'été
Taubira ovationnée, Copé qui prend ses distances avec Sarkozy, et les couacs de la majorité sur la politique fiscale... Francetv info vous dit tout sur la rentrée des politiques.
Les partis politiques ont profité du dernier week-end d'août pour effectuer leur rentrée au cours de leurs traditionnelles universités d'été. Le Parti socialiste à La Rochelle (Charente-Maritime), Europe Ecologie-Les Verts à Marseille (Bouches-du-Rhône), le Front de gauche et le Parti de gauche à Saint-Martin-d'Hères (Isère), ou l'UMP à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Francetv info vous dit ce qui a changé pendant l'été.
La majorité multiplie les couacs sur la politique fiscale
Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, a suscité l'émoi au sein de la majorité, jeudi 22 août, en déclarant sans précaution la création d'une nouvelle taxe carbone. Ses camarades socialistes, réunis à La Rochelle, n'ont pas tardé à réagir à ses propos. "Ce n'est pas le moment de mettre un impôt supplémentaire", a déclaré dès le lendemain Ségolène Royal, pourtant sensible aux questions écologiques. Philippe Martin a aussitôt atténué ses annonces : "Ce n'est pas une taxe nouvelle, ce n'est pas une fiscalité additionnelle, mais une fiscalité de substitution."
Mais depuis la rentrée, les couacs se multiplient autour du calendrier fiscal du gouvernement. Des voix au sein de l'exécutif se sont inquiétées d'une montée des mécontentements sur le niveau de l'impôt. Deux jours avant la sortie du ministre de l'Ecologie, Pierre Moscovici, le ministre des Finances, n'avait pas hésité à pointer le risque d'un "ras-le-bol fiscal" dans le pays, suscitant l'agacement de l'Elysée. Laurent Fabius, Julien Dray ainsi que Claude Bartolone avaient eux aussi tenu à mettre le gouvernement en garde contre de nouvelles hausses d'impôts, alors que Bercy doit trouver quelques 6 milliards d'euros pour boucler le budget 2014, et qu'une hausse de la CSG est à l'étude dans le cadre de la réforme des retraites.
Taubira ovationnée chez les écolos et les socialistes
Christiane Taubira a suscité l'engouement des militants socialistes au point de voler la vedette au ministre de l'Intérieur, samedi 24 août à La Rochelle. Celle qui n'a pas sa carte au PS a été acclamée par les militants à l'université d'été du Parti socialiste. Alors que Manuel Valls et la garde des Sceaux ont étalé publiquement leurs divergences sur la réforme de la procédure pénale, Taubira, grillant la priorité à Matignon, a confirmé samedi la création d'une "peine de probation". Officiellement, la future réforme ne devait être arbitrée que le 30 août.
Jeudi, la ministre, invitée surprise des journées d'été d'EELV, avait déjà répondu aux critiques contre la réforme pénale qu'elle porte. Rappelant sa "belle convergence" avec les Verts, Christiane Taubira a été accueillie par les applaudissements des écologistes qui ont ouvertement pris parti pour elle dans les querelles entre les places Beauvau et Vendôme, notamment autour de la réforme pénale.
Copé se démarque de Sarkozy
En cette rentrée politique, c'est un véritable début de projet pour l'élection présidentielle de 2017 qu'a esquissé, devant 2 500 militants, le patron de l'UMP. Dimanche 25 août à Châteaurenard, le maire de Meaux a présenté nombre de propositions précises, autour du thème de "la liberté". Pour éviter les blocages, il propose, si la droite revenait au pouvoir, de gouverner par ordonnances pendant les six premiers mois du quinquennat.
Un peu plus d'un an après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, Jean-François Copé prend ses distances avec l'ancien chef de l'Etat. Le président de l'UMP n'a cité qu'une seule fois son nom dans son discours, pour remercier celles et ceux qui ont aidé l'UMP à rembourser les frais de la dernière campagne présidentielle, alors que les comptes de campagne ont été invalidés par le Conseil constitutionnel. Mais Jean-François Copé reste prudent. Même si tout porte à croire qu'il se prépare à ce que Nicolas Sarkozy ne revienne pas dans la vie politique, il continue de lui assurer sa loyauté en déclarant qu'il s'effacera devant une candidature de l'ex-président.
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent se brouillent
Lors de leurs "estivales" à Saint-Martin-d'Hères, samedi 24 et dimanche 25 août, les deux partenaires politiques ont affiché ouvertement leurs divisions. Entre les deux hommes forts du Front de gauche, le torchon n'en finit plus de brûler. A la suite de l'entretien de Jean-Luc Mélenchon au Journal du Dimanche dans lequel il fustigeait Manuel Valls, "un dur et violent qui chasse sur les terres de Mme Le Pen", Pierre Laurent appelle à refuser la "provocation et l'invective". Mélenchon qualifie alors le secrétaire national du PCF de "tireur dans le dos". Samedi, Pierre Laurent dénonce pour sa part des propos "inutilement blessants". Dimanche, comme pour effacer les tensions, les "estivales" du Front de gauche se sont tout de même terminées par une brève poignée de mains entre les deux leaders.
Le Parti communiste et le Parti de gauche ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la stratégie à adopter pour les municipales de 2014. Jean-Luc Mélenchon n'a cessé pendant ces deux jours de renvoyer le PCF à ses contradictions. Depuis des mois, le PG fait pression sur le PCF, lui demandant de faire preuve d'autonomie et de mettre fin aux alliances avec le PS dès le premier tour, seule solution pour que les communistes parvienne à sauver un bon nombre de ses élus.
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