Valérie Trierweiler booste la campagne de François Hollande en investissant l'espace médiatique
Alors que François Hollande a donné un coup d'accélérateur à sa campagne dimanche 22 janvier avec son discours du Bourget, sa compagne suit le mouvement et entame un retour médiatique avec le lancement de sa nouvelle émission de télévision.
Restée relativement discrète jusqu'à présent, Valérie Treiweiler sort de sa torpeur. Officiellement pour faire la promotion du nouveau magazine qu'elle animera à partir du 28 janvier sur Direct 8. Officieusement pour booster la campagne de son campagnon François Hollande dans sa course à la présidentielle. Télé 7 Jours, Gala, Le Parisien, Canal+, la journaliste ne lésine pas sur les moyens pour communiquer, se défendant de faire campagne pour son compagnon, alors même que celui-ci s'est résolu à livrer quelques anecdotes personnelles lors de son discours du Bourget, histoire de se rapprocher des électeurs.
"On a choisi un titre de presse télé, un titre de presse people, un quotidien, une télé et on fera peut-être une radio. Et un magazine news puisqu'il y aura le TéléObs qui sort demain. Donc c'est un plan de communication classique, comme pour tout lancement d'émission", a expliqué Virginie Grandclaude, directrice de la communication de Bolloré Média.
Jusqu'ici journaliste politique, mais peu connue du grand public, Valérie Trierweiler, 46 ans, avait mis fin début octobre à son émission "2012 portrait de campagne" sur Direct 8. En novembre, le magazine Paris Match, pour lequel elle travaille depuis 1989, avait aussi annoncé qu'elle ne prendrait plus part "à la vie collective" du journal le temps de la campagne. Depuis, elle était restée discrète, tout en s'impliquant dans la campagne de François Hollande, l'accompagnant dans ses déplacements et à ses meetings, et disposant d'un bureau au QG de campagne de François Hollande.
"Ménagère de moins de 50 ans"
Pour son retour à la télé, Valérie Trierweiler aborde dans les interviews sa "découverte" d'un nouvel "univers" qui la "passionne" ou des chansons de Joey Starr, son premier invité. Mais elle ne peut aussi éviter de parler d'elle et de son nouveau rôle en tant que compagne de candidat.
Elle se présente comme une femme comme tout le monde et une mère de famille avec trois enfants, une "ménagère de moins de 50 ans", "comme toutes les mères qui travaillent". "Je fais moi-même mon plein d'essence", confie-t-elle au Parisien, se disant "préoccupée" surtout par "les petits trucs de la vie quotidienne" comme "savoir à quel moment je vais faire les courses". "Je lis, je fais du sport, les courses et des machines à laver! ", renchérit-elle dans Télé 7 Jours.
"Humanisation du candidat"
Questionnée sur la campagne présidentielle, elle donne là aussi le visage d'une femme discrète. "Je n'ai pas de désir d'exhibition", déclare-t-elle à Télé 7 Jours. "Je ne me projette surtout pas", ajoute-t-elle interrogée sur son attitude si elle devenait Première dame. "Je m'adapterai...".
Pour le sociologue des médias Philippe Riutort, "la revendication de la simplicité et de l'effacement d'une certaine façon, c'est accorder la primauté au politique, et dire qu'elle est là à titre de soutien psychologique", tout en "participant à une forme d'humanisation du candidat". "C'est un registre assez codifié, celui des épouses de candidats" et en même temps, "c'est un rôle très compliqué à jouer", analyse-t-il. "S'exposer trop, c'est risquer de desservir le candidat. D'un autre côté, être totalement discret, c'est courir le risque de laisser ce terrain médiatique occupé par d'autres".
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