Cet article date de plus de douze ans.

Près de 50 corps de femmes et enfants retrouvés à Homs

Les opposants au régime de Bachar Al-Assad attribuent ce "massacre" aux troupes du président qui ont pris la ville syrienne début mars. Le régime, lui, accuse des "gangs terroristes".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Capture d'écran d'une vidéo, mise en ligne le 11 mars 2012 sur YouTube, montrant des corps présentés comme ceux de civils tués à Homs (Syrie). (YOUTUBE / AFP)

Certains ont été "égorgés avec des couteaux", d'autres "poignardés". Au moins 47 corps de femmes et d'enfants ont été retrouvés dans la ville syrienne de Homs (centre), annoncent des militants de l'opposition lundi 12 mars. 

Début mars, les forces syriennes ont repris le contrôle total de Baba Amr, quartier rebelle de Homs, bastion de la contestation dans ce pays où le régime de Bachar Al-Assad réprime depuis un an la contestation populaire. Ce "massacre" dénoncé par l'opposition syrienne aurait provoqué la fuite de centaines de familles selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. 

 

• Le régime et ses opposants s'accusent mutuellement

"Les corps d'au moins 26 enfants et 21 femmes ont été retrouvés dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et al-Adawiyé", affirme Hadi Abdallah, militant local pour la Commission générale de la révolution syrienne, vidéo à l'appui. "Des membres de l'Armée syrienne libre sont parvenus à transporter les corps au quartier de Bab Sebaa [à Homs], plus sûr." C'est ainsi que les militants ont pu filmer les corps, indique le militant. 

Selon lui, ce "massacre" est l'œuvre des chabbiha, les milices du régime de Bachar Al-Assad. La télévision d'Etat accuse, elle, des "gangs terroristes armés" d'avoir "kidnappé des citoyens dans des quartiers de Homs et de les avoir tués et filmés pour susciter des réactions internationales contre la Syrie".

• L'opposition réclame à une "réunion d'urgence"

Le Conseil national syrien (CNS), principale formation de l'opposition, appelle à une "réunion d'urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU après ces informations, précisant que le "massacre" avait été perpétré dimanche.

"Les Etats qui soutiennent le régime sont complices de ses actes et de ses crimes", ajoute le CNS dans un communiqué. L'opposition syrienne fait ici allusion à la Russie et la Chine qui appuient Bachar Al-Assad et ont bloqué jusqu'à présent deux résolutions de l'ONU condamnant la répression.

• Appel à "une intervention militaire étrangère"

"De nouveaux massacres pourront être encore perpétrés à l'avenir si la communauté internationale reste silencieuse", affirme Hadi Abdallah. "Nous appelons sans détour à une intervention militaire étrangère, à des frappes contre le régime et à armer l'Armée syrienne libre", composée de déserteurs et de dissidents.  

"Nous ne voulons plus de paroles, cela fait des mois que les Etats-Unis et les autres appellent Bachar à cesser les violences, mais il continue de tuer les gens. Ça suffit, s'ils n'ont rien d'autre à dire, qu'ils se taisent", conclut le militant.

• La diplomatie toujours impuissante

C'est dans ce contexte que l'Iran a réaffirmé lundi son "soutien total" au gouvernement syrien et rejeté sur les pays occidentaux et arabes la responsabilité de l'aggravation de la crise qui a fait, selon l'ONU, plus de 8 500 morts depuis le début, en mars 2011.

L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, poursuit, lui, sa tentative de médiation. Il est arrivé tard dimanche au Qatar, pays favorable à des livraisons d'armes à l'opposition syrienne. L'ancien secrétaire général de l'ONU a présenté ce week-end en Syrie des "propositions concrètes" pour mettre fin au bain de sang mais n'est pas parvenu à obtenir un cessez-le-feu. L'armée syrienne, de son côté, continue sa violente offensive contre les rebelles.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.