Qui sont les personnes arrêtées lors du coup de filet antiterroriste?
Voici ce que l'on sait des douze membres présumés du groupe de Cannes, toujours en garde à vue.
FAITS DIVERS – Douze personnes sont toujours placées en garde à vue, lundi 8 octobre, après le démantèlement samedi d'une cellule islamiste radicale, soupçonnée d'avoir perpétré une attaque antisémite le 19 septembre. Le profil des treize suspects, dont un homme abattu par la police, intrigue. Voici ce que l'on sait de ces apprentis jihadistes.
De "jeunes Français musulmans"
Nés en France, les jeunes hommes interpellés sont âgés de 19 à 25 ans. Leur profil s'apparente à celui des membres du Gang de Roubaix dans les années 1990. Cette bande de Français convertis à l'islam ont été condamnés pour des braquages, un meurtre et une tentative d'attentat commis en 1996.
"C'est toute la difficulté… Il ne s'agit pas de réseaux terroristes qui viennent de l'extérieur, il s'agit de réseaux qui sont dans nos quartiers. Il ne s'agit pas d'étrangers, il s'agit de Français convertis, de Français musulmans", a ainsi expliqué samedi soir le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Certains récemment convertis
Selon Libération, seuls "deux ou trois [suspects] sont des convertis" à l'islam. C'est notamment le cas de Yann Nsaku, 19 ans, espoir du football à l'AS Cannes, parti en 2009 au club de Portsmouth, en Angleterre. Interrogé par l'AFP, son père évoque sa "conversion lente" à son retour, sous l'influence d'un ami d'enfance qui l'initie à la religion musulmane. Il lui fait aussi rencontrer un certain "James", surnom de Jérémie Louis-Sidney.
Ce Français antillais âgé de 33 ans a été abattu samedi par les forces de l'ordre, au moment de son interpellation à Strasbourg (Bas-Rhin). Il est le suspect numéro un dans l'attentat contre une épicerie juive de Sarcelles (Val-d'Oise) et considéré comme le pilier du groupe de Cannes. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'était, lui aussi, converti récemment.
Une source proche de l'enquête, citée par Le Parisien du 8 octobre, indique que le changement se serait opéré en 2008, lors d'un passage en prison. Le Figaro note de son côté que Louis-Sidney "aurait amorcé sa conversion progressivement, arrêtant l'alcool et allant rencontrer les imams dans des pays du Maghreb". Il n'est apparu qu'au printemps 2012 sur les radars de la Direction centrale du renseignement intérieur comme possible apprenti jihadiste.
Un groupe radical et violent
"Environ la moitié des suspects sont considérés comme des membres actifs, très proches de Sidney", note Le Parisien. Selon Jean-Charles Brisard, enquêteur privé et spécialiste du terrorisme islamiste cité par l'AFP, le groupe consiste en "une cellule de gens qui communiquent entre eux et qui se sont radicalisés au sein de la mouvance salafiste dans les lieux de prière et sur les forums jihadistes". Sur Facebook, Yann Nsaku suivait ainsi les actualités de plusieurs sites religieux fondamentalistes, indique Le Figaro.
Un patron de l'enquête, interrogé par le quotidien, note que "tous présentent la même motivation jusqu'au-boutiste, le même endoctrinement maladif". Deux des suspects – dont Jérémie Louis-Sidney – ont d'ailleurs été appréhendés alors qu'ils étaient armés d'un 357 Magnum et d'un 22 Long Rifle chargés.
Déjà condamnés pour des délits
Trois des suspects étaient jusqu'alors connus pour des faits de droit commun. Certains avaient déjà été condamnés pour trafic de drogue, vol et violence. Jérémie Louis-Sidney avait ainsi été condamné en 2008 pour trafic de drogue à deux ans de prison par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes).
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