Cet article date de plus de douze ans.

Le "oui, mais" de Borloo à Sarkozy

Le Parti radical de Jean-Louis Borloo vote à 76% pour un soutien "vigilant" au président candidat. Et il annonce qu'il n'ira au grand meeting de Sarkozy à Villepinte dimanche.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président du Parti radical Jean-Louis Borloo lors de l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas près de Paris le 2 septembre 2011.  (ERIC PIERMONT / AFP)

"Oui à un partenariat, non à un alignement sans conditions". C'est le message de Jean-Louis Borloo à Nicolas Sarkozy. Le président du Parti radical a fait voter samedi 10 mars une motion allant dans ce sens. 76% des délégués du parti qui ont pris part au vote se sont prononcés en faveur de cette résolution de soutien "vigilant" au président candidat, 24% ont voté contre. Le vote a eu lieu par boîtier électronique à l'issue du discours du président du parti, après une journée de discussions houleuses, selon plusieurs participants, au sein du Parti radical réuni en congrès à Paris.

Par ailleurs, le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a confirmé à la tribune qu'il ne se rendrait pas au grand meeting national du président-candidat, Nicolas Sarkozy, à Villepinte, dimanche. "Fondamentalement, je ne souhaite pas être à Villepinte demain. Pour quelle raison ? Pas pour dire que je boude, pas pour faire ma mijorée (...) Ca ferait perdre toute crédibilité à notre vigilance, c'est aussi simple que ça", a-t-il expliqué.

"Vigueur" des débats

Juste avant le scrutin, Jean-Louis Borloo a mis tout son poids dans la balance pour arracher un vote positif. Face à la "vigueur" des débats, selon l'ex-secrétaire d'Etat Rama Yade, la direction a dû présenter une motion de synthèse, qui n'a été que lue en partie par Jean-Louis Borloo sans être proposée aux congressistes par écrit. Ce texte inclut "la réaffirmation de l'indépendance politique du Parti radical, la volonté de construire une nouvelle force politique parlementaire centrale avec les autres formations progressistes, républicaines et centristes sans aucune exclusive". Il préconise "un engagement vigilant et exigeant" derrière le candidat de l'actuelle majorité "face à la coalition de la gauche et de l'extrême gauche et au risque du Front national".

"Ce soutien de principe implique la liberté de parole sur les fondements de notre pacte républicain et sur nos valeurs radicales. Ce soutien s'entend si les principes et les valeurs radicaux trouvent leur juste place dans le projet du candidat pour une France unie parce qu'une France n'est forte que si elle est juste", a lu le patron du Parti radical.

"Le pistolet du FN sur la tempe"

Dans un entretien au Monde publié samedi matin, l'ex secrétaire d'État chargée des affaires étrangères, puis des sports, a annoncé qu'elle refusait de voter la motion de soutien à Nicolas Sarkozy défendue par Jean-Louis Borloo. "En 2007, Nicolas Sarkozy dictait le tempo, imposait les débats. Aujourd'hui, nous avons le sentiment, nous, les républicains, d'avoir le pistolet du FN sur la tempe", a expliqué celle qui est aujourd'hui première vice-présidente du Parti radical. 

"On nous explique que certaines civilisations sont inférieures à d'autres, et, en même temps, on nous dit que le FN est un parti nationaliste et socialiste. Où tombera le curseur ? Vous comprendrez que j'ai besoin de savoir cela précisément avant de m'engager", a insisté Rama Yade. Finalement, elle s'est abstenue pendant le vote de la motion portée par Jean-Louis Borloo sur le soutien vigilant à Nicolas Sarkozy mais elle a  estimé que la motion allait "dans le bon sens", selon un journaliste du site Présidentielle 2012 présent au congrès. Rama Yade n'ira pas non plus au meeting de Villepinte du candidat UMP, où elle n'a "d'ailleurs pas été invitée".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.