Pauvreté, santé, démocratie : triste et inquiet, Raì espère malgré tout voir de nouveau le meilleur du Brésil resurgir
On connaissait Raì pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. Un joueur « intello », l’un des rares au Brésil, avec Juninho, à accepter de parler de politique et à ne pas rater une occasion de critiquer la gouvernance du président d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Elu en octobre 2018, l’ancien capitaine de réserve n’a, depuis, cessé d’égratigner l’image du Brésil dans le monde, jusqu’à minimiser depuis deux mois l’ampleur de la pandémie du coronavirus qui frappe aujourd’hui ce pays continent de plein fouet. Mais voilà, à l’heure où son pays vient de battre le triste record de plus de 1000 morts par jour, Raì n’a plus envie de gâcher son énergie à critiquer le président. L’heure est bien trop grave pour se perdre en conjectures politiques. Les favelas, ces quartiers pauvres où le triple champion mondial, ancienne star du Paris Saint-Germain travaille sans relâche depuis plus de 20 ans, deviennent les premières victimes de la pandémie et de ses conséquences économiques. Il faut agir et vite. Entretien.