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Vidéo Quand la France abaisse ses objectifs de réduction des émissions de CO2

Publié Mis à jour
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L'Oeil du 20h : 04/02/20
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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En matière d’environnement, une phrase résume bien les ambitions de la France :  "Make our planet great again". Redonner sa grandeur à la planète. Mais quand on regarde les nouveaux objectifs français d’émissions de gaz à effet de serre, c’est pas gagné ! 

Depuis quatre ans et la COP21, la France n’a jamais réussi à tenir ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour éviter d’autres loupés, il y a deux semaines, le gouvernement a revu ses ambitions à la baisse et les émissions de CO2, à la hausse. 

D’ici 2023, le plafond des émissions de gaz à effet de serre ne devait pas dépasser 398 millions de tonnes de CO2 par an. Le gouvernement s’autorise désormais 422 millions de tonnes : un dépassement de 24 millions de tonnes, l’équivalent des émissions d’un pays comme le Sri Lanka.

Pour, Anne Brigault, responsable transition énergétique au réseau action climat, la France ne se donne pas les moyens de ses ambitions : "La France prévoit d’émettre davantage que prévu de gaz à effet de serre jusqu’à 2023. On retarde l’action à après ce quinquennat, ce qui rendra les transformations encore plus difficiles." 

Aux promesses intenables, nous préférons une feuille de route crédible

Ministère de l'Environnement

Questionné, le ministère de la Transition écologique assume d’avoir abaissé les objectifs de la France en matière d’émissions de CO2 : "Aux promesses intenables, nous préférons une feuille de route crédible pour aller vers la neutralité carbone d’ici 2050. Nous devrons réaliser des efforts importants pour rattraper le retard enregistré dans les 5 ans à venir."

En attendant de nouveaux efforts, en matière d’énergies renouvelables, la France est le pays le plus éloigné de ses objectifs avec les Pays-Bas, au sein de l’Union européenne. Un manque d’investissements dans tous les secteurs qui inquiète Matthieu Orphelin, député (Libertés et territoires) de Maine-et-Loire, spécialiste des questions écologiques : "Ce qui manque vraiment, ce sont des investissements dans la mobilité et la rénovation energétique des bâtiments. Il manque au moins 7 milliards d’investissements publics par an, c’est l’enjeu des deux années qui viennent."

Plusieurs associations ont attaqué l’Etat en justice pour inaction climatique. Au Tribunal administratif de juger fin 2020 si la politique de la France pour le climat est vraiment... "great again". 

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