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Vidéo Des Français libres qui ont donné cinq ans de leur jeunesse et souffert du peu de reconnaissance de la France

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"13h15 le dimanche"
"13h15 le dimanche" "13h15 le dimanche"
Article rédigé par France 2
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Ils ont refusé la capitulation de la France en 1940 et répondu à l’Appel du 18 juin entendu par leur mère. Jacques et Alexis n’ont pas hésité un instant pour mettre leur jeunesse au service du pays… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 25 octobre 2020.

Les frères Jacques et Alexis Le Gall ont quitté Audierne, dans le Finistère, à l’âge de 19 et 17 ans, pour rejoindre en Angleterre le général de Gaulle juste après son appel lancé sur les ondes de la BBC. Quatre-vingts ans plus tard, ils ont retrouvé l’Ar-Zenith, le bateau sur lequel ils avaient embarqué avec d’autres jeunes qui refusaient également la capitulation : "Ce bateau, c’est le signe du départ, de l’évasion. Nous sommes des évadés…"

Après la guerre, notamment passée en Afrique, Alexis a travaillé au Cameroun dans l’administration coloniale et Jacques a dû quitter la marine, dans laquelle il a servi comme officier à bord du sous-marin Minerve pendant la Seconde Guerre mondiale, pour reprendre l’affaire familiale. Après avoir donné cinq ans de leur jeunesse, ils ont souffert du peu de reconnaissance de la France.

"On a été marqués à vie, c’est évident"

"Quand nous sommes revenus, de Gaulle nous a dit pratiquement : 'Ne me demandez pas des avantages pour ce que vous avez fait, vous n’avez fait que ce que vous deviez.' C’est très facile à dire, mais ça ne solutionne pas l’avenir de ces gens qui avaient sacrifié leur  avenir, confiait Alexis Le Gall au magazine '13h15 le dimanche' (replay) avant sa disparition en décembre 2019. Si j’étais resté sans rien faire en France, j’aurais fini à peu près mes études à cette époque et je pouvais commencer ma vie professionnelle… Alors que là, on m’a dit de recommencer toute mes études, ou bien vous vous contentez de ce que vous êtes… C’est-à-dire rien du tout. Aucune reconnaissance. Absolument aucune."

Cette amertume n’a cependant pas entamé leur fierté d’avoir contribué à la libération de la France. Désormais, Jacques Le Gall ne peut plus partager ses souvenirs d’anciens combattants de la France libre avec son petit frère mort à l’âge de 97 ans. "Nous nous sommes battus avec le souci de servir notre pays, vraiment le servir. Et quand on était entre nous, on savourait… C’est vrai, on était tellement heureux de reparler de ça 'entre nous'. On a été marqués à vie, c’est évident. C’est évident…"

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