: Vidéo "Quand on élève des abeilles, on contribue à travailler dans l'intérêt général, au service de l'humanité" : une apicultrice lanceuse d'alerte
Béatrice Robrolle, qui a réussi en 2018, avec d’autres apiculteurs, à faire interdire certains pesticides, découvre ce jour-là un tapis d’abeilles à l’agonie, sans aucun doute intoxiquées, selon elle, par des substances chimiques... Extrait de la série d'été du magazine "20h30 le samedi" diffusée le 5 septembre 2020, juste après le journal de France 2.
"Visiblement, il y a une intoxication. Il ne peut pas y avoir une hécatombe comme ça sans une contamination avec des pesticides proches du rucher, dit au magazine "20h30 le samedi" (replay) l’apicultrice Béatrice Robrolle qui découvre ce jour-là un tapis d’abeilles mourantes au pied de ses ruches. Elles sont en train d’agoniser, c’est une horreur. Je ne supporte pas de voir ça…"
"C’est la démonstration que l’agrochimie, comme modèle de notre agriculture, est destructeur de son auxiliaire essentiel qui est l’abeille. C’est scier la branche sur laquelle l’agriculture est assise." A 62 ans, Béatrice incarne la quatrième génération dans le métier, et son fils Bruno est sur le point de prendre la relève pour produire du miel à Ingrandes, avec 500 ruches au cœur du Parc naturel régional de la Brenne, en plein Berry.
Béatrice élève ses propres reines pour renouveler son cheptel
Sur une vielle cassette audio, son grand-père maternel René dit : "Moi, dans une ferme, je n’aurais pas mis toutes ces cochonneries dans la terre. Ils mettent du chimique… c’est du dopage, pas une nourriture. C’est le bon sens, je ne suis pas fou. Ils vont y arriver à l’agriculture biologique. Moi, j’ai toujours plaidé pour l’agriculture biologique. Ils vont être obligés d’y venir…" Béatrice commente : "Il parlait déjà du bio, On fait partie des lanceurs l’alerte. Mon grand-père en faisait déjà partie à son époque. C’est unique…"
Avec d’autres apiculteurs, elle a réussi en 2018 à faire interdire certains pesticides, les néonicotinoïdes, mais ses abeilles meurent encore. Alors, elle élève ses propres reines pour renouveler son cheptel. Un travail d’une grande précision : "C’est de la haute couture… De la haute apiculture." Une colonie va naître un ou deux mois plus tard à partir d’une petite larve : "C’est un petit miracle", se réjouit-elle avant d’affirmer : "Quand on élève des abeilles, je pense qu’on contribue effectivement à travailler dans l’intérêt général, au service de l’humanité, au service des générations à venir."
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