La scène fait froid dans le dos : Hervé, jeune Congolais, descend chaque jour dans un puits étroit, qu'il a lui-même creusé, à la recherche de cobalt. Ce minerai est indispensable à la transition énergétique : il sert, entre autres, à la fabrication de batteries électriques. "Envoyé spécial" a accompagné l'un de ces "damnés du cobalt" travaillant 20 mètres sous terre dans une mine artisanale, qui manque de s'écrouler à tout moment et où l'oxygène se fait rare. A la force des bras, chaque mois, Hervé remonte une tonne de cobalt. Prix de vente : 1 100 euros. De quoi améliorer légèrement son quotidien et celui de sa famille, mais pas suffisant pour sortir de la pauvreté. Un paradoxe quand on pense que la République démocratique du Congo détient la plus grosse réserve au monde de cobalt.
Des richesses naturelles dont peu de Congolais profitent
Le pays aurait pu utiliser cette manne providentielle pour enfin faire sortir sa population du sous-développement. Pourtant, l'immense majorité des Congolais profite à peine de cette ressource. Les autorités ont vendu les principales mines à des entreprises étrangères, chinoises pour la plupart. Ne restent que des miettes de cobalt pour les Congolais, qui voient, sous leurs yeux, la richesse naturelle de leur pays confisquée par d'autres nations.
Un reportage de Julien Fouchet, David Kalinga et Marielle Krouk diffusé dans "Envoyé spécial" le 30 mars 2023.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de franceinfo et son application mobile ( iOS & Android), rubrique " Magazines".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.